«Nous ne pouvons pas donner une appréciation de la candidature potentielle de Harris, car jusqu'à présent, sa contribution à nos relations n'a pas été marquante», élude Dmitri Peskov ce 22 juillet.
«Elle a fait des déclarations à la rhétorique plutôt inamicale à l'égard de notre pays,» remarque tout de même le porte-parole du Kremlin devant la presse au lendemain de l’annonce du retrait de la course à la Maison Blanche de Joe Biden. Pour lui, la nouvelle n'a pas surpris le Kremlin, qui a «appris à ne pas être surpris par quoi que ce soit au sujet des États-Unis».
«Ce n'est pas à nous de juger la décision du président Biden», résume-t-il dans un langage tout diplomatique. S'il juge important de développer les relations russo-américaines qui ont connu une dégradation sans précédent, cela ne détournera pas Moscou de son objectif principal, à savoir «atteindre les objectifs de l'opération militaire spéciale».
Peskov précise que le Kremlin n'attend «rien de bon de l'administration américaine sortante à l'égard de la Russie», jugeant «évident» que les États-Unis continueront d'aider l'Ukraine, «mais avec une charge financière croissante pour l'Europe». Un soutien américain qui ne saurait avoir une incidence sur l’issue de l’opération russe, mais qui prolonge inutilement le conflit.
Trump en embuscade
Une victoire de Donald Trump le 5 novembre prochain pourrait rabattre les cartes dans le conflit en Ukraine. Le candidat républicain qui le voit comme un «désastre» a maintes fois promis de le résoudre «sous 24 heures». Ses conseillers lui ont présenté un plan visant à pousser l'Ukraine à des négociations de paix avec la Russie, sous peine de voir le soutien militaire américain se tarir, révélait Reuters fin juin.
«Monsieur Trump, en tant que candidat à la présidence, dit qu'il est prêt à arrêter la guerre en Ukraine et qu'il en a la volonté. Nous prenons tout cela très au sérieux», a déclaré de son côté Vladimir Poutine le 4 juillet.