Le chef de la diplomatie russe a qualifié la «formule Zelensky» de «forme prononcée d’ultimatum», ce 17 juillet lors d’une conférence de presse à l’issue du Conseil de sécurité de l’ONU. Sergueï Lavrov est en effet intervenu dans l’instance onusienne à deux reprises, la Russie occupant pour un mois sa présidence tournante.
Le ministre russe a par ailleurs regretté l'insistance occidentale à vouloir appliquer les revendications ukrainiennes, sans tenir compte d'autres propositions de paix, notamment celle de Pékin qui, selon lui, tient compte des causes profondes du conflit.
La Chine a en effet proposé un règlement politique du conflit en 12 points dès février 2023, impliquant le respect de la souveraineté des États et le début de pourparlers. Des propositions saluées par Moscou, mais jusque-là écartées par l’Occident.
Ces dernières semaines, c'est la Hongrie qui mène tambour battant une tournée diplomatique, Viktor Orban s'étant rendu à Kiev le 2 juillet, puis à Moscou le 5 juillet, avant de se rendre à Pékin le 8 et à Washington le 10. Un autre «mission de paix» écartée par l'Occident.
Zelensky veut un nouveau sommet
Les propos de Lavrov interviennent aussi alors que Volodymyr Zelensky a évoqué, le 15 juillet, pour la première fois, la participation de «représentants russes» à un «deuxième sommet» sur l’Ukraine. Celui-ci espère élaborer un «plan» avant le mois de novembre.
La Russie avait été exclue au sommet dit «pour la paix», qui s’est tenu mi-juin en Suisse, suscitant de vives critiques de la Chine et de plusieurs pays non occidentaux, dont l’Inde et la Turquie. La déclaration finale indiquait la nécessité d’une participation de tous les belligérants.
«La majorité écrasante des participants ont donné des avis mitigés, sinon négatifs quant aux résultats de cette réunion », a d'ailleurs relevé Lavrov ce 17 juillet.
La position ukrainienne toujours irréaliste selon Moscou
Pour l’heure, la position de Kiev interroge. L'Ukraine a décrété en 2023 l'interdiction de toute négociation avec la Russie tant que Vladimir Poutine serait président de ce pays. Zelensky a posé plusieurs conditions à la paix depuis 2022, évoquant notamment le retrait des forces russes des régions que l'Ukraine revendique encore, dont la Crimée rattachée en 2014 par référendum à la Russie.
Des principes jugés irréalistes par Moscou. Dans un discours de politique étrangère prononcé le 14 juin, le président russe avait indiqué que des négociations avec l’Ukraine pourraient être entamées dès lors que celle-ci retirerait ses troupes des Républiques populaires de Donetsk (RPD) et de Lougansk (RPL) ainsi que des régions de Zaporojié et de Kherson, et accepterait d’opter pour un «statut neutre – non aligné, non nucléaire», évoquant aussi une «démilitarisation», une «dénazification» et une levée des sanctions contre la Russie.