Russie

Sanctions : «Nous forçons tout le monde à s'éloigner de nous», estime Trump

Dans une interview accordée à Bloomberg, l’ex-président et candidat à la Maison Blanche Donald Trump a critiqué la politique de sanctions menée par Washington. De son côté, le porte-parole de la présidence russe a souligné que sous la présidence de Trump, Washington avait, malgré les tensions, maintenu «un dialogue» avec Moscou.

«Sous Trump, rien de particulièrement bon n'a été fait pour la Russie ; au contraire, de plus en plus de restrictions ont été introduites sous Trump. Mais il y a néanmoins eu un dialogue», a déclaré ce 17 juillet Dmitri Peskov.

Interrogé sur un éventuel assouplissement des sanctions de Washington en cas de retour à la Maison Blanche de Donald Trump, le porte-parole de la présidence russe a réitéré la position russe, qualifiant ces sanctions d’«illégitimes», «sapant les fondements du commerce international et des relations internationales» et étant à «double tranchant».

«Ce que nous faisons avec les sanctions, c'est que nous forçons tout le monde à s'éloigner de nous», avait déclaré Donald Trump lors d’une interview à Bloomberg publiée la veille. L’ex-président américain, candidat à un second mandat, était alors interrogé sur une éventuelle levée des sanctions contre la Russie dans le cadre de l’accord de paix qu’il souhaite négocier sur l’Ukraine s’il est élu en novembre.

Dans la foulée, celui-ci a toutefois déclaré qu’il avait «trouvé très utiles» les sanctions contre l’Iran, avant de s’en prendre longuement à la Chine. S’il déclare que ce pays n’est «pas mauvais», le candidat à la Maison Blanche l’accuse d’avoir «arnaqué [son] pays depuis 30 ans». Tant du côté des démocrates que des républicains, le protectionnisme commercial vis-à-vis de la Chine est devenu un enjeu de ces élections présidentielles. S’il est élu, Donald Trump a notamment promis d’«imposer une taxe de 200%» sur les véhicules chinois fabriqués au Mexique.

La paix en Ukraine est loin de faire l’unanimité en Occident

Autre promesse faite par le candidat républicain : celle de régler le conflit en Ukraine «sous 24 heures», selon ses dires. «Cette guerre doit être arrêtée, cette guerre est un désastre», avait-il déclaré début mai, lors d’une interview à la chaîne anglaise GB News. S’il n’a pas détaillé l’accord qu’il pourrait proposer, celui-ci «consisterait à pousser l'Ukraine à céder la Crimée et la région frontalière du Donbass à la Russie», selon des sources du Washington Post.

Les appels à mettre un terme au conflit en Ukraine demeurent rares en Occident, tout cessez-le-feu qui pourrait conforter les gains de l’armée russe étant perçu comme une victoire de Vladimir Poutine. Prenant le contre-pied de Bruxelles et des autres responsables européens, Viktor Orban s’est rendu à Moscou le 5 juillet, trois jours après une visite en Ukraine, dans le cadre d’une «mission de paix». Une initiative balayée par le président du Conseil européen Charles Michel, qui a déclaré dans une lettre adressée au Premier ministre hongrois le 16 juillet que son pays n’avait «aucun rôle à jouer» pour représenter l’UE sur la scène internationale.

De son côté, le président russe Vladimir Poutine a indiqué le 14 juin dernier que des négociations avec l’Ukraine pourraient être entamées dès lors que celle-ci retirerait ses troupes tant des Républiques populaires de Donetsk (RPD) et de Lougansk (RPL) que des régions de Zaporojié et de Kherson, et accepterait en sus d’opter pour un «statut neutre – non aligné, non nucléaire», ainsi qu'une «démilitarisation», une «dénazification», et une levée des sanctions contre la Russie.