«Je pense que la raison principale est que la vérité a été exprimée, qui est soigneusement cachée aux Allemands», a déclaré ce 16 juillet sur Telegram la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova.
Une prise de parole qui intervient quelques heures après l’annonce par les autorités allemandes de l’interdiction du magazine politique allemand Compact et de sa filiale Conspect Film. Le magazine avait notamment publié, le 13 juillet, une interview de la diplomate russe.
«C'est un porte-parole central de la scène extrémiste de droite», a tempêté ce 16 juillet la ministre allemande de l'Intérieur, Nancy Faeser. «Ce magazine incite d'une manière indescriptible à la haine contre les Juifs, les personnes ayant un passé migratoire et notre démocratie parlementaire», a-t-elle ajouté. Le ministère a également annoncé avoir mené des perquisitions dans les locaux du magazine, mais également au domicile de ses dirigeants et principaux actionnaires.
«L’Allemagne ne reçoit pas de gaz russe uniquement parce que les États-Unis lui interdisent de le faire», a déclaré Maria Zakharova, dans son message, citant l’interview qu’elle a donné à ce magazine allemand considéré comme proche de l’aile radicale du parti Alternative pour l'Allemagne (AfD).
Europe : les médias relayant la «désinformation toxique» de la Russie dans le collimateur de Bruxelles
Autres citations de cette interview, soulignées par la diplomate : le fait que la Russie n’ait «jamais pris l’initiative d’arrêter les livraisons de gaz à l’Europe et à l’UE», ou encore le fait que les approvisionnements en gaz, via Nord Stream, ait été «une question de semaines».
Fin février 2022, dans la foulée du déclenchement de l’opération russe en Ukraine, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen avait annoncé que les médias publics RT et Sputnik «et leurs filiales» allaient être «interdits» de diffusion au sein de l’Union, afin d’«interdire leur désinformation toxique et nuisible en Europe». Un interdit adoubé par les Vingt-Sept.
Ces derniers ont depuis allongé leur liste noire, en y ajoutant RIA Novosti, Izvestia et Rossiïskaïa Gazeta, mais également Voice of Europe, un portail d’information multilingue basé en République tchèque et accusé par Prague d’être lié à une campagne d’influence russe visant «l’intégrité, la souveraineté et la liberté» de l’Ukraine.