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Restriction des médias européens bloqués en Russie : la Hongrie bloque une déclaration commune de l’UE

Le média hongrois 444.hu a rapporté ce 26 juin que Budapest avait bloqué une déclaration commune des membres de l’UE qui devait condamner les mesures de rétorsion prises par Moscou contre les médias européens. L’UE a dû se restreindre à une simple déclaration de Josep Borrell, qui a tenté de justifier la censure des médias russes en Europe.

La Hongrie a bloqué une déclaration commune des membres de l’UE devant condamner les mesures de rétorsion prises par Moscou contre les médias européens. «Seul le gouvernement hongrois s'est opposé à la déclaration générale», a rapporté ce 26 juin le média hongrois 444.hu, citant une source au sein de l’institution européenne.

Le portail 444.hu est le seul média hongrois inclus dans la liste des 80 médias dont l’accès a été restreint hier par la Fédération de Russie, en réponse à l'interdiction d'accès prise par l’UE à l’encontre de RIA Novosti, Izvestia et Rossiyskaya Gazeta.

Parmi les organes de presse ciblés par Moscou, Le Monde, l'AFP ou encore LCI sont concernés côté français. À ceux-ci ont été ajoutés, par exemple, l'allemand Der Spiegel, l'espagnol El Pais, l'italien La Repubblica ou encore l'européen Politico

À défaut d'une déclaration unanime des 27 pays membres, Bruxelles a dû se satisfaire d'un communiqué du chef de sa diplomatie Josep Borrell. «L'UE condamne la décision totalement infondée des autorités russes de bloquer l'accès à plus de 80 médias européens en Russie», a déclaré celui-ci ce 26 juin. 

Censure des médias russes en Europe : Borrell essaie de se justifier

Selon lui, la décision russe «restreint encore davantage l'accès à une information libre et indépendante et étend la censure déjà sévère des médias en Russie». Josep Borrell estime que «les médias européens interdits travaillent selon les principes et normes journalistiques. Ils fournissent des informations factuelles, également au public russe, notamment sur la guerre d'agression illégale menée par la Russie contre l'Ukraine».

«En revanche, les médias russes de désinformation et de propagande, contre lesquels l’UE a introduit des mesures restrictives, ne représentent pas des médias libres et indépendants. Leurs activités de diffusion dans l’UE ont été suspendues parce que ces chaînes sont sous le contrôle des autorités russes et jouent un rôle déterminant dans le soutien à la guerre d’agression contre l’Ukraine», poursuit-il.

Et Josep Borrell de conclure : «Le respect de la liberté d’expression et de la liberté des médias est une valeur fondamentale pour l’UE. Elle continuera à soutenir la mise à disposition d’informations factuelles également aux publics russes.»

Dans le cadre du 14e paquet de sanctions contre la Russie, la Commission européenne avait annoncé le 15 mai que les Vingt-Sept étaient parvenus à un accord pour sanctionner trois médias russes supplémentaires, après le bannissement de RT et de Sputnik en 2022 et d'Ano TV Novosti début 2023.

La diplomatie russe avait prévenu qu’en cas d’entrée en vigueur, Moscou répliquerait en s’en prenant aux correspondants occidentaux.