«L'équipage du complexe opérationnel et tactique [de missile balistique] Iskander a frappé la position d'une batterie de système de missiles anti-aériens Patriot des forces armées ukrainiennes dans la zone du village de Yuzhnoïé, dans la région d'Odessa», a indiqué ce 7 juillet l’armée russe, ajoutant que «deux lanceurs du système de défense aérienne Patriot et une station radar Giraffe ont été détruits».
Cette annonce intervient 48 heures après la confirmation, par Berlin, de la livraison d’un troisième système antiaérien Patriot à Kiev. «Le troisième système de défense antiaérienne Patriot de l'Allemagne (...) renforcera la protection de la population et des infrastructures du pays», a indiqué le 5 juillet l'ambassadeur allemand à Kiev sur son compte X.
L’armée russe vise régulièrement les systèmes Patriot en service dans les forces armées ukrainiennes. En mars dernier, celle-ci avait annoncé en avoir neutralisé trois systèmes. La destruction d’un autre système dans la région de Kiev, par une frappe de missile hypersonique Kinzhal, a aussi été revendiquée au mois de mai.
Volodymyr Zelensky a exigé à maintes reprises davantage de systèmes et de missiles Patriot. En juin dernier, il avait insisté pour obtenir au moins sept systèmes supplémentaires, dont deux pour défendre la région de Kharkov (nord-est), cible d'une offensive russe depuis le 10 mai. Aux destructions s'ajoute la question des munitions, les quantités livrées à Kiev étant insuffisantes au regard de la consommation des défenses aériennes ukrainiennes.
Des annonces de livraison au compte-gouttes
Le 21 juin dernier, les Pays-Bas annonçaient la livraison d’un nouveau système, en partenariat avec un autre pays européen, non cité, pour être en mesure de constituer un système complet. La Roumanie a aussi indiqué faire don d’un exemplaire le 20 juin.
Le New-York Times a révélé le 12 juin dernier que les États-Unis s’apprêtaient à envoyer un système antiaérien Patriot supplémentaire en Ukraine, citant des responsables de l’administration et de l’armée américaines.
Plusieurs pays de l'OTAN, dont les Etats-Unis, l'Espagne, la Pologne ou la Grèce disposent de batteries de Patriot, ou de Samp-T comme l’Italie. Mais ils assurent en avoir besoin pour protéger leurs territoires.
Fin 2022, dans la foulée de la confirmation par le Pentagone que ces systèmes d’armes américains allaient être fournis à Kiev, Vladimir Poutine avait assuré que l'armée russe trouverait un «antidote» pour les contrer. Pour Moscou, aucun armement occidental ne serait en mesure de modifier le cours du conflit.