Russie

Russie : le muftiat de la République du Daghestan annonce l’interdiction temporaire du port du niqab

Les autorités religieuses du Daghestan ont annoncé ce 3 juillet l'interdiction temporaire du port du niqab, estimant que la «sécurité de la société» était «d'une importance primordiale dans l'islam», tout en jugeant que l'interdiction générale n'était pas justifiée.

«Le mufti, se référant à l'appel du ministère de la Politique nationale et des Affaires religieuses, qui signale la menace actuelle à la sécurité de la population de la République, et sur la base de la conclusion compétente du département des fatwas publiée hier, annonce une suspension temporaire de porter le niqab jusqu'à ce que les menaces identifiées soient éliminées et une nouvelle conclusion théologique atteinte», a déclaré l'adjoint du mufti du Daghestan, Abdoullah Salimov, ce 3 juillet.

Le 1er juillet, le mufti du Daghestan Akhmed Abdulaev avait annoncé son intention de lancer une fatwa interdisant le niqab. Le département des fatwas du muftiat, «après avoir soigneusement analysé les textes de la charia», rapporte RIA Novosti, n’a pas estimé que les motifs justifiaient une interdiction générale, tout en admettant que, dans certains cas, il est permis d'introduire une interdiction locale du port du niqab, la «sécurité de la société» étant «d'une importance primordiale dans l'islam».

Bastrykine appelle la Douma à légiférer

La semaine dernière, le chef du comité d’enquête russe Alexandre Bastrykine, s'exprimant au Forum juridique international de la jeunesse à Saint-Pétersbourg, avait proposé que la Douma d'État légifère pour interdire le port du niqab dans le pays et dans les plus brefs délais.

Le gouverneur du Daghestan, Sergueï Melikov, s'était également prononcé contre le port du niqab pour des raisons de sécurité, indiquant que ce vêtement n’appartenait pas à la culture des peuples du Caucase. Les autorités locales ont aussi dénoncé une affaire dans la ville de Khasavyurt, où un «activiste» a menacé une femme médecin qui avait demandé à une patiente d’enlever son voile lors d’un examen médical.

Ces propos interviennent dans la foulée d’attaques terroristes survenues le 23 juin à Derbent et Makhatchkala, contre une synagogue, deux églises ainsi qu’un poste de police. Une série d’attentats où 22 personnes, dont 15 agents des forces de l'ordre et un prêtre orthodoxe, ont été tuées.