Russie

Frappe contre un aérodrome ukrainien : l’armée russe diffuse la vidéo de la destruction de Su-27

La Russie a rapporté ce 2 juillet avoir frappé une base aérienne et détruit cinq avions de combat Su-27. Une annonce qui intervient alors que Kiev doit recevoir des avions F-16.

Le ministère russe de la Défense a indiqué avoir frappé avec des missiles balistiques Iskander-M une base près de la ville de Myrgorod, à quelque 150 kilomètres de la frontière russe.

«Cinq avions de combat Su-27 ont été détruits et deux autres, qui étaient en réparation, ont été endommagés», a indiqué le ministère russe de la Défense ce 2 juillet. Plus tard dans la journée, celui-ci a ajouté que deux autres appareils avaient été abattus, un MiG-29 et un Su-27, par la défense anti-aérienne russe. 

L’attaque russe a suscité de vives inquiétudes en Ukraine. La frappe russe sur la base aérienne «a entraîné bien des interrogations dans la société, notamment pourquoi les avions ukrainiens n'étaient pas dans des abris, mais à ciel ouvert. La réponse est simple : il n'y en a pas», a regretté le think tank d'analyse militaire ukrainien, Defense Express.

«Alors que l'Ukraine attend des F-16, la question de leur sécurité au sol se pose»

«Alors que l'Ukraine attend des F-16, la question de leur sécurité au sol se pose», a poursuivi ce centre, faisant de surcroît remarquer que l'armée ukrainienne n'avait rien pu faire contre le drone de surveillance russe ayant filmé la frappe.

«Il y a des pertes, mais moins que ne l'affirme l'ennemi», a tenté de relativiser Iouri Ignat, ancien porte-parole de l’armée de l’air, sur Facebook. «L'armée de l'air fait tout pour contrecarrer [les plans] de l'ennemi, pour le fourvoyer, notamment en utilisant des maquettes», a déclaré le militaire.

Néanmoins, le bombardement de l'aérodrome et le fait que le site était sous surveillance d'un drone russe à une telle distance du front illustre les difficultés de l'Ukraine en matière de défense antiaérienne et la menace qui pèsera sur les F-16 qu'elle attend.

Kiev réclame ces avions de combat de fabrication américaine depuis le début de l'assaut russe en février 2022, espérant que cette aide lui permettra de sécuriser le ciel et d’appuyer ses troupes au sol. Volodymyr Zelensky a affirmé avoir besoin de 120 à 130 avions.

Les frappes russes contre les aérodromes se multiplient

Le 27 juin dernier, l'armée russe avait déjà annoncé avoir effectué des frappes contre des aérodromes ukrainiens «prévus pour accueillir des avions des pays occidentaux».

Les soutiens occidentaux de Kiev ont en effet promis de lui fournir plusieurs dizaines de F-16, un avion de combat de conception américaine. Des livraisons d’armements américains rendues possibles à la suite du feu vert de Washington mi-mai 2023.

Depuis, La Belgique en a promis 30 exemplaires, auxquels se sont ajoutés les 24 promis par les Pays-Bas. La Norvège et le Danemark ont pour leur part respectivement promis 22 et 19 appareils. Pour l’heure, aucun de ces appareils n’a encore été livré à l’Ukraine. L’arrivée de ces engins, présentés comme un autre «game changer» pour Kiev face à l’armée russe, est devenue la marotte des médias ukrainiens.

Du côté de Moscou, on estime qu'aucune arme ne sera en mesure de changer l'issue du conflit.