«Ce matin, les forces armées de la Fédération de Russie ont lancé une frappe groupée avec des armes maritimes de haute précision à longue portée, le missile aérobalistique hypersonique Kinjal, ainsi que des véhicules aériens sans pilote sur l'infrastructure de l'aérodrome de l'Ukraine, prévue pour accueillir les avions des pays occidentaux», a annoncé ce 27 juin le ministère russe de la Défense.
«L'objectif de la frappe a été atteint, toutes les cibles désignées ont été touchées», est-il encore stipulé dans le communiqué.
Cette série de frappes intervient alors que des soutiens occidentaux de Kiev ont promis de lui fournir plusieurs dizaines de F-16, un avion de combat de conception américaine. Des livraisons d’armements américains rendus possibles à la suite du feu vert de Washington mi-mai 2023. Depuis, La Belgique en a promis 30 exemplaires, auxquels se sont ajouté les 24 promis par les Pays-Bas. La Norvège et le Danemark ont pour leur part respectivement promis 22 et 19 appareils. Pour l’heure, aucun de ces appareils n’a encore été livré à l’Ukraine.
L’arrivée de ces engins, présentés comme un autre «Game changer» pour Kiev face à l’armée russe, est devenue la marotte des médias ukrainiens. Fin avril, le porte-parole de l’armée de l’air ukrainienne, Ilya Evlach, avait déclaré que des préparatifs étaient nécessaires afin de protéger les appareils américains une fois qu’ils seraient en Ukraine. «Cela implique des coûts colossaux, notamment des abris souterrains et des bunkers», avait-il souligné.
Les aérodromes deviendront des cibles légitimes
Reste que la formation des pilotes ukrainiens est devenue un point de crispation entre Kiev et Washington. Des élus ukrainiens ont accusé notamment l'administration Biden d’avoir – à cause de craintes vis-à-vis de Moscou – sciemment retardé cette formation.
Ces avions de combat «brûleront» comme les chars d’assaut Leopard fournis par Berlin, a pour sa part déclaré Vladimir Poutine en juin 2023. Mi-juillet, le chef de la diplomatie russe a averti que Moscou considérerait «comme une menace de l'Occident dans le domaine nucléaire» la présence de F-16 dans l'arsenal de Kiev, cet appareil étant habilité par les autorités américaines à transporter la bombe thermonucléaire B61-12.
Le 10 juin, auprès de l’agence RIA Novosti, le président du Comité de défense de la Douma russe, Andreï Kartapolov, a déclaré que les aérodromes depuis lesquels opéreraient des F-16 ukrainiens participant aux combats contre les forces russes deviendraient des cibles légitimes de ces dernières, «avec toutes les conséquences qui en découlent».