Russie

Frappe en Crimée avec des missiles américains: Moscou annonce des «mesures de rétorsion» à Washington

La diplomatie russe a annoncé ce 24 juin que l'ambassadeur américain à Moscou avait été convoqué afin d'être prévenu de prochaines «mesures de rétorsions», après la frappe de la veille à Sébastopol en Crimée avec des missiles longue portée ATACMS fournis par Washington à Kiev, ayant tué 4 civils dont 2 enfants et blessé près de 150 personnes.

Le ministère russe des Affaires étrangères a indiqué dans un communiqué ce 24 juin avoir signifié à la diplomate Lynne Tracy que «les Etats-Unis, qui mènent une guerre hybride contre la Russie, sont devenus parties au conflit» en Ukraine et que «des mesures de rétorsion allaient suivre». 

Le 23 juin à 12h15, heure de Moscou, les troupes ukrainiennes ont attaqué Sébastopol avec cinq missiles opérationnels-tactiques américains ATACMS équipés d'ogives à fragmentation. La défense antiaérienne russe en a intercepté, l'ogive à fragmentation d’un cinquième missile a explosé dans les airs selon RIA Novosti.

Quatre civils sont décédés, dont deux enfants. Selon les dernières données gouvernementales, 151 civils ont été blessés et blessés de gravité variable, 82 personnes ont été hospitalisées, dont 27 enfants.

«Nous voyons très bien qui est derrière cela, ce ne sont pas des Ukrainiens»

«L'implication des États-Unis d'Amérique dans les hostilités, leur implication directe dans des hostilités qui entraînent la mort de civils russes, ne peuvent bien sûr qu'avoir des conséquences», a aussi déclaré le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov ce 24 juin.

Celui-ci répondait à une question de journalistes lui demandant si Moscou envisageait des mesures de représailles contre Washington.

Peskov a qualifié le bombardement de «barbare» et ajouté : «Nous voyons très bien qui est derrière cela. La semaine dernière, le président a parlé de ceux qui dirigent ces missiles, d'une technologie absolument complexe, et qui assurent ces lancements. Ce ne sont pas des Ukrainiens ».

Poutine envisage des mesures «symétriques» aux livraisons occidentales

«Ceux qui fournissent ces armements déclarent qu’ils ne combattent pas, mais je le dis, nous nous réservons le droit de frapper d’autres points dans le monde», a en effet averti Vladimir Poutine le 20 juin dernier lors d'une conférence de presse au Vietnam. «Ils livrent des armes à l’Ukraine et déclarent ensuite qu’ils ne contrôlent rien et qu’ils ne savent pas comment elles sont utilisées. On peut dire la même chose : on peut livrer des armes ailleurs et après dire qu'on ne contrôle rien. Qu'ils réfléchissent là-dessus» a poursuivi le président russe.

Celui-ci avait déjà prévenu le 5 juin que la réponse russe serait «symétrique», en marge du Forum économique de Saint-Pétersbourg: «si quelqu’un considère possible de livrer de tels missiles dans la zone des combats pour frapper notre pays [...], pourquoi n’aurions-nous pas le droit de livrer nos armes de même classe dans d’autres régions du monde pour frapper les sites sensibles des pays qui font cela contre la Russie ?»