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Poutine : l’installation de l’OTAN en Asie «crée une menace» pour la Russie

En déplacement au Vietnam ce 20 juin, le président russe a mis en garde contre l’émergence d’un système de blocs en Asie. Phénomène qui crée une menace pour les pays de la région, Russie incluse, a-t-il déclaré, assurant que Moscou réagirait en conséquence.

«Nous voyons ce qui se passe en Asie, n’est-ce pas ? Le système de blocs est en train de se mettre sur pieds», a déclaré ce 20 juin Vladimir Poutine lors d’une conférence de presse à l’aéroport d’Hanoï. «L'OTAN s'y installe déjà comme lieu de résidence permanent. Bien entendu, cela constitue une menace pour tous les pays de la région, y compris la Fédération de Russie. Nous sommes obligés d’y répondre et nous le ferons», a-t-il poursuivi devant les journalistes.

Également interrogé sur les fournitures occidentales d’armes à longues portées aux forces de Kiev, lors de cette séquence, le président russe a réitéré sa mise en garde à l’Occident. «Ceux qui fournissent ces armements déclarent qu’ils ne combattent pas, mais je le dis, nous nous réservons le droit de frapper d’autres points dans le monde», a-t-il averti. «Ils livrent des armes à l’Ukraine et déclarent ensuite qu’ils ne contrôlent rien et qu’ils ne savent pas comment elles sont utilisées. On peut dire la même chose : on peut livrer des armes ailleurs et après dire qu'on ne contrôle rien. Qu’ils réfléchissent à ce thème !» a poursuivi le président russe.

Celui-ci avait prévenu le 5 juin que la réponse russe serait «symétrique», en marge du Forum économique de Saint-Pétersbourg. «Si quelqu’un considère possible de livrer de tels missiles, pourquoi n’aurions-nous pas le droit de livrer des armes de même classe dans d’autres régions du monde contre des cibles sensibles ?» s'est-il enquis auprès des journalistes.

Kharkov : «nous avons fait ce dont nous avions parlé»

Vladimir Poutine a également rappelé que l’objectif de l’offensive dans la région de Kharkov visait à établir une zone tampon face aux frappes ukrainiennes en Russie.

«Il y a six mois, j'ai dit que si le bombardement de nos zones peuplées dans les régions frontalières se poursuivait, nous serions obligés de créer une zone de sécurité - une zone sanitaire - sur le territoire ukrainien», a déclaré le président russe, avant d’ajouter : «ils ont continué ces bombardements et nous avons fait ce dont nous avions parlé». À cet effet, Vladimir Poutine a réitéré que l’armée russe n’avait «pas pour objectif d’approcher Kharkov».

Interrogé sur l’état de préparation des forces russes dans cette zone, en cas d’éventuelle «contre-offensive» ukrainienne, le président russe a estimé que la politique jusqu'au-boutiste de Kiev «coûtera encore une fois très cher» à celle-ci.

Accord avec la Corée du Nord, Séoul n’a «pas à s'inquiéter»

Le chef d’État russe est par ailleurs revenu sur les réactions que sa visite à Pyongyang a suscitées, notamment via la signature d’un traité d’assistance mutuelle en cas d’agression militaire. Le conseiller à la sécurité nationale du président sud-coréen, Chang Ho-jin, a déclaré ce 20 juin à la presse que Séoul allait «reconsidérer la question de la fourniture d'armes à l'Ukraine».

«Ce serait une très grave erreur et j’espère qu’elle ne surviendra pas», a répliqué le président russe au sujet de ce potentiel revirement de Séoul sur les fournitures d’armes à Kiev. «Si c'est le cas, nous devrons alors prendre une décision appropriée, qui ne plaira probablement pas aux dirigeants sud-coréens», a-t-il ajouté.

Vladimir Poutine a assuré que les autorités sud-coréennes n'avaient «pas à s'inquiéter» de l'accord entre Pyongyang et Moscou, car il ne s'applique «qu'en cas d'agression contre l'un des signataires». Et d'insister : «Il n'y a pas lieu d'avoir peur de notre coopération dans ce domaine».