Russie

Sanctions américaines : la Bourse de Moscou riposte et annonce la fin des transactions en dollars et en euros

La Bourse de Moscou a annoncé ce 12 juin qu’elle allait cesser les transactions en dollars et en euros. Décision qui fait suite à l’annonce d’une nouvelle série de sanctions américaines. Le Département du Trésor tente d'étendre la portée de ses sanctions à tous ceux qui font affaire avec des personnes ou entités russes visées.

La bourse de Moscou (MOEX) va mettre un terme, à compter du 13 juin, à ses transactions en dollars et en euros. «Sur le marché des changes et sur le marché des métaux précieux, les transactions s'effectuent sur tous les instruments, à l'exception des paires de devises avec le dollar américain et l'euro», a annoncé ce 12 juin la Bourse de Moscou dans un communiqué.

Une décision qui fait suite à «l'introduction de mesures restrictives par les États-Unis» à l’encontre du MOEX, précise le document. Plus tôt dans la journée, à la veille d’un sommet du G7 qui doit se tenir en Italie jusqu’au 15 juin, l’administration Biden a dévoilé une nouvelle volée de sanctions contre des entreprises situées en Russie et dans des pays comme la Chine, la Turquie, les Émirats arabes unis (EAU) ou encore la Bulgarie, pays membre de l’Union européenne.

Toujours au sein de l’UE, le Département d’État a pour sa part notamment ciblé des entités à Chypre et au Liechtenstein. Entités auxquelles s’est ajoutée une société aux EAU. Toutes sont accusées par Washington d’être impliquées dans «un système de contournement des sanctions» prétendument lié à l’homme d’affaires russe Vladimir Potanine, président de Nornickel, plus grand producteur mondial de palladium et de nickel raffiné.

Le Trésor américain tente d'élargir le nombre de ses cibles

«Nous augmentons le risque pour les institutions financières confrontées à l'économie de guerre russe, éliminons les voies d'évasion et réduisons la capacité de la Russie à bénéficier de l'accès aux technologies, équipements, logiciels et services informatiques étrangers», a précisé la secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen.

Au-delà du panel de 30 entités et 200 personnalités ciblées par ces nouvelles sanctions, le Département du Trésor tente d'élargir le spectre de sanctions secondaires : «Cela signifie que les institutions financières étrangères risquent d'être sanctionnées pour avoir effectué ou facilité des transactions importantes, ou fourni tout service impliquant n'importe quelle personne» sanctionnée, «y compris des banques russes désignées telles que  la société par actions publiques VTB Bank (VTB) et  la société par actions publiques Sberbank de Russie (Sberbank)», a encore ajouté l'institution monétaire américaine. Une redéfinition qui ferait passer de 1 000 à environ 4 500 les cibles exposées à ces sanctions dites secondaires, selon l’AFP.

«Comme toujours dans de tels cas, la Russie ne laissera pas de telles actions agressives sans réponse», a prévenu ce 12 juin auprès de l’agence TASS la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova, dans la foulée de l’annonce de ces nouvelles sanctions.

«Les tentatives pour parvenir à l'solement international de la Russie ont échoué», a de  son côté déclaré l'ambassadeur aux États-Unis, Anatoly Antonov. Le diplomate a ajouté que les pays qui constituent la «majorité mondiale n'ont «pas adhéré aux sanctions contre la Russie» et sont prêts à renforcer la coopération avec Moscou.

Depuis 2014 et le rattachement de la Crimée à la Fédération par référendum, et plus encore depuis 2022 et le conflit en Ukraine, la Russie relativise l'impact des mesures occidentales à son encontre, faisant valoir sa résilience et les dommages que ces sanctions provoquent aux économies des pays qui s'en prennent à elle.