Russie

Russie : les revenus des exportations pétrolières bondissent de 50%

Malgré les sanctions imposées par les Occidentaux, les recettes pétrolières dans le budget de la Russie ont augmenté en mai 2024 de près de 50% par rapport à l’année dernière, a rapporté le 5 juin l’agence américaine Bloomberg.

Selon les calculs de Bloomberg, basés sur les données du ministère russe des Finances, les taxes liées au pétrole ont atteint 632,5 milliards de roubles (6,51 milliards d'euros) au mois de mai. Citant le ministère russe, l’agence américaine a également souligné que les recettes pétrolières et gazières avaient «augmenté de 39% à 793,7 milliards de roubles» (8,18 milliards d'euros).

Des revenus qui, par ailleurs, ont été amputés des subventions versées par le gouvernement russe aux producteurs de carburant nationaux afin d’assurer l’approvisionnement en diesel et en essence du pays. Subventions qui s'élèvent à 202 milliards de roubles (2,08 milliards d'euros), selon les chiffres du ministère russe rapportés par Bloomberg.

«Le ministère a calculé les taxes de mai sur la base du prix de l’Oural de 74,98 dollars le baril, contre 58,63 dollars il y a un an», a relaté Bloomberg. L’agence américaine souligne que la décote du baril de brut de référence russe (l’Oural), par rapport au Brent, a diminué, «même dans un contexte de plafonnement des prix imposés par les pays du G7».

En décembre 2022, ces derniers, ainsi que l’Australie et l’Union européenne, s’étaient accordés sur le plafonnement à 60 dollars (55 euros) du prix du baril russe transporté par leurs compagnies maritimes.

Embargo européen et plafonnement des prix : les Occidentaux ont manqué leur coup

Cette mesure s’accompagnait, au sein des Vingt-Sept, d’un embargo sur l’or noir russe acheminé par voie maritime. Les dirigeants européens entendaient alors réduire de «90%» leurs importations de pétrole russe.

Si, sur le papier, ce seuil a été atteint selon la Commission européenne, ce n’est pas le cas de l’objectif initial de fragiliser l’économie russe. Un an après l’entrée en vigueur de ces deux mesures antirusses, le vice-Premier ministre en charge de l'énergie Alexandre Novak avait déclaré avoir en grande partie redirigé ses exportations de pétrole vers la Chine et l’Inde.

«Si, auparavant, nous fournissions à l'Europe 40 à 45% du volume total des exportations de pétrole et de produits pétroliers, nous nous attendons à ce que ce chiffre ne dépasse pas 4 à 5% d'ici la fin de l'année», avait-il déclaré lors d’une interview à la chaîne de télévision Rossia 24.