«La majorité (au Parlement européen) sera pro-européenne et pro-ukrainienne, mais nous pouvons voir la dynamique des partis de droite qui gagnent en popularité», a observé le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, ce 10 juin, au lendemain des élections européennes.
«Il semble qu'avec le temps, les partis de droite seront sur les talons (des partis pro-européens) et nous suivons ce processus avec attention», a-t-il ajouté.
Selon Dmitri Peskov, la décision du président français Emmanuel Macron de dissoudre l'Assemblée nationale et de convoquer des élections législatives anticipées est une affaire interne à Paris. Il a toutefois indiqué que le Kremlin en surveillera les développements «avec attention», en raison «notamment de l'attitude extrêmement inamicale, voire hostile, des dirigeants français à l'égard de notre pays».
Il a également ajouté que la Russie ne s'immisçait pas dans les affaires intérieures des autres États, contrairement aux calomnies répandues en Europe et aux États-Unis.
La porte-parole du ministre russe des affaires étrangères, Maria Zakharova, a quant à elle dénoncé dans un communiqué des élections qui se sont déroulées «dans des conditions de restrictions sévères, d'absence de concurrence loyale, de nettoyage du champ de l'information des sources d'information alternatives et d'une campagne anti-russe effrénée».
Cuisants revers pour Macron et Scholz
Le soir du 9 juin, Emmanuel Macron a annoncé la dissolution de l’Assemblée nationale à la suite de la débâcle du parti présidentiel Renaissance qui n'a obtenu que 15,2% des voix, loin derrière les 31,4% du Rassemblement national. Le premier tour des élections législatives aura lieu le 30 juin, le second le 7 juillet.
En Allemagne, selon les résultats préliminaires, le bloc CDU/CSU a remporté la victoire avec 30% des voix, tandis que l'AFP a obtenu 15,9% des suffrages. Les sociaux-démocrates du chancelier Olaf Scholz n'ont obtenu que 13,9%, leur pire résultat de l'histoire aux élections européennes
Ces revers électoraux pour Emmanuel Macron et Olaf Scholz interviennent alors que les tensions sont vives entre ces deux dirigeants et Moscou, qui dénonce leur implication croissante dans le conflit ukrainien.