«Près de la frontière russe, les activités de reconnaissance de l'OTAN et l'intensité de l'entraînement opérationnel des troupes de l'alliance augmentent. Au cours de ceux-ci sont élaborés des scénarios consistant à mener des opérations de combat contre la Fédération de Russie, y compris le lancement de frappes nucléaires sur notre territoire», a dénoncé le général d'armée Vladimir Koulichov, chef du service des frontières du FSB, dans un entretien publié par RIA Novosti ce 28 mai à l'occasion de la fête des gardes-frontières.
Une telle situation nécessite, selon celui-ci, de prendre des «mesures appropriées» pour «protéger et surveiller les frontières». Ces propos interviennent alors que les déclarations belliqueuses occidentales se multiplient depuis plusieurs semaines et que la situation militaire semble se dégrader pour Kiev.
Le 27 mai, le secrétaire général de l'OTAN Jens Stoltenberg a de nouveau déclaré que l'Ukraine avait «le droit de se défendre» et de «frapper des objectifs militaires légitimes sur le territoire russe». Ainsi a-t-il plaidé pour «reconsidérer» les restrictions occidentales à ne pas utiliser les armes occidentales livrées à Kiev pour bombarder des cibles sur le territoire russe.
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a estimé que Stoltenberg avait outrepassé là ses pouvoirs, soulignant que le gouvernement italien avait déjà protesté. Moscou dénonce les frappes ukrainiennes qui visent déjà la Russie et atteignent des bâtiments civils, frappes devant lesquelles les alliés occidentaux de Kiev ferment les yeux.
Les Occidentaux multiplient les propos belliqueux
Aux États-Unis aussi, la pression de parlementaires s’accentue sur l’administration Biden afin qu’elle donne son feu vert à l’élargissement des frappes ukrainiennes. Washington a déjà livré secrètement, en février dernier, des missiles ATACMS de longue portée. En Europe, faisant écho aux demandes de Kiev, Varsovie étudierait la possibilité d’abattre depuis son territoire des missiles russes volant au-dessus de l’Ukraine.
Début mai, c’est le ministre britannique des Affaires étrangères David Cameron qui soutenait le droit des forces ukrainiennes à frapper sur le territoire russe avec des armes livrées par Londres.
À cela s’ajoutent les propos d’Emmanuel Macron qui n’a pas exclu un envoi de troupes en Ukraine si Kiev en faisait la demande. Ce 28 mai, cette possibilité a été confirmée par le ministre polonais des Affaires étrangères Radoslaw Sikorski : «Nous ne devons exclure aucune possibilité», a-t-il déclaré, suivant la logique du président français.