En 2024, les pertes ukrainiennes s’élèvent à «plus de 111 000 hommes», a déclaré ce 3 mai Sergueï Choïgou, lors d’une réunion en téléconférence avec les dirigeants des forces armées russes. «21 000 unités d'armes et d'équipements militaires» ont également été perdues par les forces ukrainiennes, a ajouté le ministre russe de la Défense.
Celui-ci a accusé les dirigeants à Kiev de sacrifier leurs citoyens au nom de la poursuite de l’aide financière et militaire occidentale, renforçant la mobilisation en raison d’un taux d’attrition élevé. «Les États-Unis d'Amérique et leurs alliés exigent que l'Ukraine empêche l'effondrement de sa défense et contienne à tout prix l'offensive des troupes russes. En conséquence, les pertes quotidiennes de l'ennemi en avril se sont élevées à un millier de militaires», a déclaré Choïgou.
En outre, le ministre a évoqué les succès remportés par l’armée russe depuis le début de l'année. Ainsi, les gains territoriaux des forces russes s’élèvent à 547 kilomètres carrés (soit un peu plus de cinq fois la superficie de Paris, ndlr). Choïgou a notamment évoqué la libération de Novobakhmoutovka, de Semenovka et de Berdytchi, en République populaire de Donetsk, au cours de la semaine écoulée.
En février dernier, Volodymyr Zelensky avait affirmé que 31 000 soldats ukrainiens étaient morts sur le front, sans préciser le nombre de blessés. Un chiffre qualifié alors de mensonger par la diplomatie russe.
L’armée russe engrange des «succès tactiques», admet le commandant en chef ukrainien
Le commandant en chef de l'armée ukrainienne, Oleksandre Syrsky, a néanmoins reconnu le 28 avril que la situation sur le front s'était «détériorée», les troupes russes remportant des «succès tactiques» dans plusieurs zones. La Russie «attaque activement tout le long de la ligne de front, elle remporte des succès tactiques dans certains secteurs», avait déclaré le général dans un message posté sur Facebook.
Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, dans un entretien diffusé le 28 avril, avait quant à lui estimé que la panique se faisait sentir sur le front du côté ukrainien. Le 23 avril, lors d’une réunion du Conseil du ministère, Sergueï Choïgou avait déclaré que les Ukrainiens avaient perdu «près d’un demi-million» d’hommes depuis le début de l’opération militaire spéciale en février 2022, taclant le «mythe de la supériorité» des armes occidentales.
Symbole de la saignée au sein des troupes ukrainiennes: le sort de la 47e division mécanisée, la «bridage d’urgence» de l’Ukraine, appelée sur les points chauds du front (tels qu’Avdeïevka) depuis près d’un an «sans rotation», selon un de ses commandants cité par Forbes. Équipée de blindés américains, la 47e aurait «subi des centaines de pertes» et été lésée d'au moins «40 de ses quelques 200» M-2 Bradley et «cinq de ses 31» chars M1A1 Abrams, égrainait fin avril le magazine américain.
Ce dernier relatait qu'à la suite du déblocage par le Congrès de l’enveloppe de 61 milliards de dollars d’aide militaire supplémentaire promise à Kiev par Joe Biden, le Pentagone «dépêche des véhicules de remplacement pour maintenir dans le combat l’unité épuisée».