«Les militaires analyseront la situation et prendront les mesures pour garantir notre sécurité», a prévenu le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, ce 22 avril, interrogé sur la possibilité de voir la Pologne accueillir des armes nucléaires de l’OTAN sur son sol.
«Si nos alliés décidaient de déployer des armes nucléaires dans le cadre du partage nucléaire sur notre territoire afin de renforcer la sécurité du flanc oriental de l'OTAN, nous sommes prêts à le faire», a en effet déclaré le président président polonais Andrzej Duda ce 22 avril au quotidien Fakt.
Les autorités polonaises admettraient ainsi une décision étrangère, tout en précisant qu'un tel déploiement d'armes nucléaires en Pologne fait l'objet de discussions entre Varsovie et Washington «depuis un certain temps», a-t-il ajouté. «J'ai déjà abordé ce sujet à plusieurs reprises», a-t-il encore déclaré.
Le président polonais a accusé la Russie de «militariser de plus en plus l'enclave de Kaliningrad. Elle est en train de transférer ses armes nucléaires à la Biélorussie», deux territoires voisins de la Pologne.
Les Etats-Unis stockent déjà des ogives sur le territoire européen
Le président russe Vladimir Poutine avait en effet annoncé en juillet 2023 avoir transféré en Biélorussie de premières armes nucléaires, à la demande du président et allié Alexandre Loukachenko. «C'est une arme de dissuasion», avait souligné le dirigeant biélorusse.
Le chef de l’Etat russe avait quant à lui souligné que les Etats-Unis procédaient à ce type de déploiement depuis des «décennies» dans plusieurs pays membres de l’OTAN. En l’occurrence, avec la bombe tactique B-61, pilier du parapluie nucléaire de l’Alliance atlantique en Europe. Une centaine d'ogives sont ainsi stockées sur des bases en Belgique, en Allemagne, en Italie, aux Pays-Bas et en Turquie.
«Nous sommes convenus de faire de même», a déclaré le président russe, précisant ne pas vouloir enfreindre les engagements internationaux de la Russie en matière de prolifération d'armes nucléaires.