L'ambassadeur de France en Russie, Pierre Lévy, a été convoqué ce 12 avril au ministère russe des Affaires étrangères. Convocation qui fait suite aux déclarations du chef de la diplomatie française, Stéphane Séjourné, a précisé le ministère russe dans un communiqué.
Le 8 avril, depuis Abidjan où il était en déplacement, le ministre français avait déclaré aux médias France 24 et RFI que ce n’était pas dans l’«intérêt» de Paris «de discuter avec les responsables russes puisque les communiqués qui sortent, les comptes-rendus qui en sont faits sont mensongers».
«Nous considérons ces déclarations du chef du ministère français des Affaires étrangères comme une action consciente et réfléchie de la partie française visant à saper la possibilité même de tout dialogue entre les deux pays», a conclu le ministère russe, précisant que l'ambassadeur de France avait été informé que de telles déclarations étaient «inacceptables».
Le dialogue entre Paris et Moscou dans l’impasse
Les déclarations à la presse de Stéphane Séjourné intervenaient quelques jours après une conversation téléphonique, à l’initiative de la France, entre les ministres de la Défense Sébastien Lecornu et Sergueï Choïgou. Le ministre français avait, selon le communiqué du ministère des Armées, «appelé la Russie à cesser toute instrumentalisation» de l’attentat de Moscou en accusant l’Ukraine.
Son homologue russe, Sergueï Choïgou, avait quant à lui indiqué disposer d’«informations sur une piste ukrainienne dans l'organisation de l'attentat». Kiev ne faisant «rien sans l'approbation des Occidentaux», il avait dit espérer que les services secrets français n’étaient «pas derrière cela». Le lendemain, Emmanuel Macron avait qualifié les propos du ministre russe de «baroques et menaçants».
Les tensions sont vives entre la France et la Russie depuis plusieurs mois. Moscou dénonce, depuis la mi-janvier et l’annonce de la livraison de 40 missiles supplémentaires à Kiev par Emmanuel Macron, l’implication croissante de Paris en Ukraine. Une «implication croissante», qui avait d’ailleurs valu à l’ambassadeur français d’être convoqué au ministère russe des Affaires étrangères. Depuis, les propos du président français, refusant le 26 février d’exclure l’envoi de troupes occidentales en Ukraine, n’ont rien arrangé.