Le Comité d’enquête russe a annoncé ce 5 avril, que l’analyse des téléphones des membres du commando ayant attaqué le Crocus City Hall «a permis de révéler des données importantes sur les circonstances et la préparation de l’acte criminel».
Le Crocus City Hall a ainsi été «désigné» comme «cible de l’attaque» par le «correspondant direct des terroristes chargé de diriger les opérations», a relaté dans une vidéo la porte-parole du Comité d’enquête Svetlana Petrenko.
Cette dernière évoque des photos «des voies d’accès» au bâtiment, recherchées sur Internet et envoyées à ce correspondant, retrouvées sur l’un des appareils. Une opération effectuée «le matin du 24 février 2024, anniversaire de l’opération militaire spéciale», souligne Svetlana Petrenko. «L’accusé a confirmé tous ces éléments», a-t-elle insisté.
«De plus, il a été découvert dans les téléphones des terroristes, des images d’hommes en tenues de camouflage, avec des drapeaux ukrainiens sur fond de maisons détruites et un timbre-poste avec un geste obscène», a-t-elle ajouté. «Les données découvertes permettent d’établir un lien entre l’attentat et l’opération militaire spéciale», a poursuivi la porte-parole du Comité d’enquête.
Un onzième suspect placé en détention, au lendemain de nouvelles arrestations
Dans la journée, le tribunal Basmanny de Moscou a placé en détention un onzième suspect dans l’enquête ouverte sur l’attentat survenu au Crocus City Hall. Le suspect, Charipzod Mouhammad Zoïr, est originaire du Tadjikistan. La veille, le service de sécurité russe (FSB) avait annoncé l’arrestation de trois nouveaux suspects à Moscou, Ekaterinbourg et Omsk : «un citoyen russe et deux ressortissants étrangers – tous originaires d'Asie centrale», avait précisé le FSB.
Le 22 mars au soir, des hommes armés ont ouvert le feu dans la salle de concert du Crocus City Hall, située à Krasnogorsk en proche banlieue de Moscou, avant de mettre le feu à la salle. En tout, 144 personnes sont mortes et 551 autres ont été blessées, selon le dernier bilan du ministère russe des Situations d'urgence.
Le groupe État islamique au Khorasan (EI-K) a revendiqué l'attentat. Le 28 mars, le Comité d'enquête avait indiqué que les auteurs de l'attaque avaient reçu de l'argent venu d'Ukraine. Kiev de son côté nie toute implication.
Le 26 mars, le secrétaire du Conseil de sécurité russe Nikolaï Patrouchev et le directeur du FSB Alexandre Bortnikov ont affirmé que l’Ukraine pourrait être impliquée dans l’attaque. Ces affirmations vont dans le même sens que les propos tenus la veille par Vladimir Poutine, qui avait déclaré que l'attentat avait été commis par «des islamistes radicaux», tout en déclarant s’intéresser aux «commanditaires».