«Nous n'avons pas de nations hostiles, nous avons des élites hostiles dans ces nations», a déclaré le président russe le 27 mars. Vladimir Poutine s'adressait à des artistes dans la région de Tver lorsque les tentatives de certains pays occidentaux visant à «annuler» la culture russe a été soulevée. Selon lui, Moscou n’a pas l’intention de répondre de la même manière à une telle hostilité.
La Russie comprend la différence entre le peuple et les élites, respecte la culture de chaque nation et considère également la sienne comme faisant partie du patrimoine mondial, a-t-il fait valoir, ajoutant que le gouvernement russe n'avait «jamais tenté d'annuler» des artistes ou des spectacles culturels étrangers.
«Nous pensons que la culture russe fait partie de la culture mondiale et nous en sommes fiers», a-t-il aussi affirmé. Ceux qui cherchent à abolir la culture d’une nation peuplée de 190 millions d’habitants manquent de sagesse, a estimé le président russe.
Des représentations d’artistes et de musiciens russes, mais aussi de personnalités favorables à Moscou, ont en effet été annulées depuis le début du conflit ukrainien. Récemment, le chanteur italien Enzo Ghinazzi, mieux connu sous le nom de Pupo, a vu son concert en Lituanie annulé en raison d'un concert qu'il avait donné au Kremlin en mars.
La première ballerine du Bolchoï Svetlana Zakharova annulée en Corée du Sud
Plus tôt le même mois, les organisateurs coréens avaient annulé une série de représentations de Svetlana Zakharova, première ballerine du Théâtre Bolchoï de Russie. L'Ukraine avait en effet exprimé son mécontentement, estimant qu'autoriser les artistes d'un «pays agresseur» à se produire sur scène revenait à «justifier la guerre».
De nombreuses institutions culturelles occidentales ont cherché à retirer complètement de leurs galeries et théâtres les œuvres liées à la Russie après février 2022.
L’Orchestre philharmonique de Cardiff au pays de Galles a retiré la musique du compositeur Piotr Tchaïkovski d’un concert, le Royal Opera House de Grande-Bretagne a annulé une tournée du Ballet du Bolchoï et le Carnegie Hall et le Metropolitan Opera de New York ont cessé d’autoriser la plupart des musiciens et organisations russes à se produire.
La campagne a atteint un tel paroxysme qu’elle a quand même suscité les critiques de certains dirigeants occidentaux. En avril 2023, le président italien Sergio Mattarella a qualifié «d’erronées» de telles annulations. En août de la même année, le chancelier allemand Olaf Scholz s’est opposé à de telles démarches, qualifiant la culture russe d’«histoire européenne commune».