«Nous sommes heureux de poursuivre le dialogue [avec la Slovaquie] et sommes absolument ouverts aux contacts. Cette situation prouve une fois de plus que la culture ne peut être annulée», a déclaré la ministre russe de la Culture, Olga Lioubimova.
«Toute interdiction, toute rhétorique visant à annuler, interdire, ne pas laisser entrer, ne pas inviter n'a jamais mené à rien de bon», a-t-elle ajouté. Elle a en outre indiqué que le ministère allait désormais inviter des représentants slovaques à ses forums et festivals.
La culture ne doit pas «souffrir» des conflits, estime Martina Simkovicova
Elle réagissait à la décision de son homologue slovaque de renouer la coopération culturelle avec Moscou et Minsk : «Il y a des douzaines de conflits militaires dans le monde et, selon nous, les artistes et la culture ne doivent pas en souffrir», avait estimé le 20 janvier la ministre slovaque de la Culture Martina Simkovicova dans la Pravda.
En mars 2022, son prédécesseur Natalia Milanova avait suspendu cette coopération, justifiant cette décision par le conflit en Ukraine. Décorée par le président Zelensky en septembre 2022 de l'Ordre de la Princesse Olga pour son «soutien à la souveraineté et à l'intégrité territoriale de l'Ukraine», son parti, OL'aNO, de tendance libérale, a perdu le pouvoir lors des dernières élections législatives de septembre 2023.
Bratislava continue de se distancier de Kiev
Nommé à la suite des élections, le Premier ministre Robert Fico, chef du parti SMER, a quant à lui nettement infléchi la position de Bratislava à l'égard du conflit ukrainien. S'il condamne l’intervention russe en Ukraine, Fico plaide pour des négociations de paix immédiates et a annoncé l'arrêt des livraisons d'armes à Kiev. «Nous considérons l'aide à l'Ukraine uniquement comme une aide humanitaire et civile, nous ne fournirons plus d'armes à l'Ukraine», avait-il déclaré le 26 octobre, au lendemain de son arrivée au pouvoir.
Selon un rapport de 2023 du groupe de réflexion Globsec de Bratislava, moins de la moitié des Slovaques (40%) estiment que la Russie est responsable de la guerre en Ukraine.