Russie

Attentat de Moscou : «Aucune version cohérente n'a encore été exprimée», indique le Kremlin

Le Kremlin a refusé ce 25 mars de commenter la revendication du groupe djihadiste État islamique (EI) de l'attentat près de Moscou, qui a fait 137 morts, tant que l'enquête serait en cours, alors que les recherches dans les décombres continuent.

«L'enquête est en cours et l'administration présidentielle aurait tort de faire des commentaires sur le déroulement de l'enquête», a déclaré ce 25 mars le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov à la presse.

Le groupe État islamique (EI), que la Russie combat en Syrie et qui est actif dans le Caucase russe, a revendiqué l'attentat de Moscou, mais les autorités russes ont souligné que les terroristes avaient été arrêtés alors qu'ils essayaient de rejoindre le territoire ukrainien après l'attaque.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé son homologue russe de vouloir «rejeter la faute» sur son pays. Adrienne Watson, porte-parole du Conseil de sécurité nationale à la Maison Blanche, a de son côté estimé que l'EI portait «seul la responsabilité» de ce massacre et qu'il n'y avait «aucune implication ukrainienne».

«Tant que l'enquête sur l'attentat terroriste perpétré au Crocus City Hall n'est pas terminée, toute phrase de Washington disculpant Kiev doit être considérée comme une preuve», a rétorqué la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova sur Telegram, le 24 mars. «Cela fait plus de 60 ans qu'ils n'ont pas réussi à découvrir qui avait tué [Kennedy]. Ou c'est peut-être aussi Daech ?», a-t-elle ironisé, dénonçant en outre le refus américain de désigner les véritables coupables des sabotages des gazoducs Nord Stream.

Sur place, les enquêteurs continuaient de fouiller les décombres de la salle de concert, ravagée par un gigantesque incendie déclenché par les assaillants.

Le nombre de tués est monté à 137, et celui des blessés s'élève à 182, dont 97 étaient encore hospitalisés ce 25 mars.

Au total, les autorités russes ont déclaré avoir arrêté 11 personnes, dont les quatre assaillants présumés. Les quatre individus ont été placés en détention provisoire dans la nuit du 24 au 25 mars jusqu'au 22 mai, dans l'attente de leur procès, dont la date n'a pas encore été fixée.

La lutte contre le terrorisme «nécessite une coopération internationale totale», a estimé ce 25 mars Dmitri Peskov, mais celle-ci «n'existe pas du tout».

Le président français Emmanuel Macron a quant à lui assuré ce 25 mars avoir proposé à Moscou «une coopération accrue» sur le sujet, précisant que la branche de l'EI «impliquée» dans l'attaque de Moscou avait mené ces derniers mois «plusieurs tentatives» sur le sol français. Cette déclaration n’a pas encore été commentée par la Russie.