France

La France rehausse le niveau Vigipirate après l'attentat de Moscou

Gabriel Attal a annoncé le 24 mars «rehausser» le plan sécuritaire à son niveau le plus élevé à la suite de l'attaque de Moscou revendiquée par l'Etat islamique. Moscou rappelle de son côté que l’enquête n’est pas terminée, soulignant que les terroristes ont été arrêtés alors qu’ils se dirigeaient vers la frontière ukrainienne.

«Compte tenu de la revendication de l'attentat par l'Etat islamique et des menaces qui pèsent sur notre pays, nous avons décidé de rehausser la posture Vigipirate à son niveau le plus élevé: urgence attentat», a indiqué Gabriel Attal sur X à l'issue d'un conseil de défense à l'Elysée.

«La revendication de l'attentat de Moscou provient de l'Etat islamique au Khorassan. Or, cette organisation menace la France et a été impliquée dans plusieurs projets d'attentats récents déjoués dans plusieurs pays d'Europe, dont l'Allemagne et la France», ont précisé les services du chef du gouvernement.

Le plan Vigipirate avait été rétrogradé au niveau 2 («sécurité renforcée - risque attentat») en janvier. A quatre mois des Jeux olympiques de Paris (26 juillet-11 août), le chef de l'Etat Emmanuel Macron a présidé le 24 mars au soir un conseil de défense sur «l'attentat de Moscou et ses conséquences».

L'attaque, le 22 mars au Crocus City Hall près de Moscou, a fait au moins 137 morts et 182 blessés selon le dernier bilan. Les enquêteurs continuent de fouiller les décombres du bâtiment abritant la salle de concert, ravagée par un gigantesque incendie déclenché par les assaillants.

Les assaillants arrêtés alors qu'ils fuyaient vers l'Ukraine

L'attentat a été revendiqué par le groupe jihadiste Etat islamique (EI). L'information a été largement reprise par les médias occidentaux, mais Moscou n'a toujours pas mis en cause cette organisation. Samedi, Vladimir Poutine a souligné que les assaillants avaient été arrêtés «alors qu'ils se dirigeaient vers l'Ukraine».

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé son homologue russe de vouloir «rejeter la faute» sur son pays. Adrienne Watson, porte-parole du Conseil de sécurité nationale à la Maison Blanche, a de son côté estimé que l'EI portait «seul la responsabilité» de ce massacre et qu'il n'y avait «aucune implication ukrainienne».

«Tant que l'enquête sur l'attentat terroriste perpétré au Crocus City Hall n'est pas terminée, toute phrase de Washington disculpant Kiev doit être considérée comme une preuve», a rétorqué la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova sur Telegram, le 24 mars. «Cela fait plus de 60 ans qu'ils n'ont pas réussi à découvrir qui avait tué [Kennedy]. Ou c'est peut-être aussi Daech ?», a-t-elle ironisé, dénonçant en outre le refus américain de désigner les véritables coupables des sabotages des gazoducs Nord Stream.