La Russie considère que la «politisation du sport» est «inacceptable», a fait valoir Sergei Lavrov ce 21 mars, lors d’une rencontre avec son homologue serbe Ivica Dacic.
Les deux diplomates doivent assister dans la soirée à un match de football entre les équipes de Russie et de Serbie. Une rencontre notable : depuis février 2022, Belgrade refuse de rompre ses liens avec Moscou, en dépit de la pression occidentale.
Ces propos de Sergueï Lavrov interviennent après l'annonce, le 19 mars par le Comité international olympique, que les sportifs russes et biélorusses, déjà contraints de participer aux Jeux olympiques sous bannière neutre, seraient exclus de la parade lors de la cérémonie d'ouverture sur la Seine à Paris le 26 juillet, nouvelle restriction justifiée par le conflit en Ukraine.
Le ministre russe des Affaires étrangères a élargi son propos, dénonçant l'hostilité à l'égard de la Russie de l'Occident, «soutenue par des responsables internationaux», qui ne semble «pas près de s'arrêter», selon lui. Sergueï Lavrov a relevé que cette tendance se reflétait dans les institutions créées après la Seconde Guerre mondiale, comme le FMI, et que cela contribuait à les décrédibiliser.
Bras de fer entre la Russie et le CIO
«Ces décisions démontrent à quel point le CIO s'est éloigné de ses principes déclarés et a basculé dans le racisme et le néonazisme», a réagi le 20 mars la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova.
Le CIO a lui aussi accusé la Russie de politiser le sport, critiquant l'organisation par Moscou des Jeux de l'amitié, une nouvelle compétition sportive internationale, créée en réaction aux sanctions visant les athlètes russes, que le Comité olympique perçoit d'un mauvais œil. Le Kremlin a accusé le 20 mars le CIO de chercher à intimider les sportifs désireux de participer aux futurs Jeux de l'amitié, car le directeur de la Solidarité olympique du Comité, James Macleod, n'a pas exclu la possibilité de sanctions. «C'est de l'intimidation de sportifs. Et cela sape complètement l'autorité du CIO», a jugé Dmitri Peskov, porte-parole du président russe.
Exclue des JO en tant qu'État, sanctionnée par les Occidentaux, la Russie a commencé à créer avec des partenaires des événements économiques, politiques et sportifs alternatifs, comme les Jeux du futur en février dernier à Kazan, une compétition internationale mêlant épreuves traditionnelles et e-sports.