«Le pape François est un véritable et sincère défenseur de l'humanisme, de la paix et des valeurs traditionnelles», a écrit sur X (ex-Twitter) l'ambassade de Russie près le Saint-Siège en assurant de ses «meilleurs vœux» le pape argentin, élu le 13 mars 2013. L'évêque de Rome est «l'un des rares dirigeants politiques ayant un point de vue véritablement stratégique sur les problèmes mondiaux», a ajouté l'ambassade.
Ce message intervient trois jours après la diffusion d’une interview du pape François, dans laquelle il avait appelé à ne pas avoir «honte de négocier avant que les choses n'empirent». «Je crois que les plus forts sont ceux qui voient la situation, pensent aux gens et ont le courage de hisser le drapeau blanc et de négocier», avait déclaré le souverain pontife. «Négocier est un mot courageux», avait-il ajouté.
Ces propos ont provoqué l’ire de Kiev, qui a accusé le pape de «légaliser le droit du plus fort», allant jusqu'à convoquer l'envoyé du Vatican. Le Saint-Siège a cherché à corriger le tir en insistant sur le fait que la formule «drapeau blanc» signifiait «une cessation des hostilités» plutôt qu'une reddition. Le secrétaire d'État (numéro 2 du Vatican), Pietro Parolin, est lui-même monté au créneau le 12 mars afin de tenter d'éteindre l'incendie.
La guerre est «toujours une défaite», selon le pape François
La veille, Dmitri Peskov avait accueilli avec bienveillance cet appel du pape François au lancement de pourparlers de paix en Ukraine. «Vous savez que [le président russe Vladimir Poutine] a parlé à plusieurs reprises de notre volonté et de notre ouverture à résoudre nos problèmes par la négociation et c'est la voie privilégiée», avait notamment déclaré le porte-parole du Kremlin.
Ce 13 mars au matin, à l'issue de son audience générale hebdomadaire, François, 87 ans, a prié pour «vaincre cette folie de la guerre, qui est toujours une défaite», sans citer nommément ni l'Ukraine ni la Russie.
Depuis les négociations entreprises en mars 2022 à Istanbul entre l’Ukraine et la Russie, aucune opportunité de pourparlers ne s’est présentée. Le 4 octobre 2022, le président ukrainien Volodymyr Zelensky était même allé jusqu'à signer un décret interdisant toute négociation de paix avec son homologue russe Vladimir Poutine.