«Oui. C'est une voiture Aurus», a déclaré ce 20 février Dmitri Peskov à l’agence RIA Novosti. Plus tôt dans la journée, l’agence de presse nord-coréenne KCNA avait annoncé que Kim Jong-un s’était vu «remettre une voiture fabriquée en Russie pour son usage personnel» le 18 février. Un cadeau qui serait «une démonstration claire des relations personnelles spéciales» entre les deux dirigeants, selon Kim Yo-jong, la sœur de Kim Jong-un, citée par l’agence de presse nord-coréenne.
«Quand le chef de la RPDC était au cosmodrome de Vostochny, il a regardé cette voiture, Poutine la lui a montrée personnellement», a relaté ce 20 février le porte-parole du Kremlin lors d’un point presse. «Comme beaucoup d’autres, il a apprécié cette voiture, alors la décision a été prise [de la lui offrir]», a-t-il poursuivi.
«La Corée du Nord est notre voisin, notre voisin proche», a ajouté Dmitri Peskov. «Nous avons l’intention et nous développerons nos relations avec tous nos voisins, y compris la Corée du Nord.»
De son côté, Séoul a estimé que ce cadeau constituait une violation des sanctions imposées à Pyongyang. «Nous condamnons la Corée du Nord pour son attitude effrontée consistant à révéler publiquement les violations des sanctions de l’ONU», a notamment déclaré ce 20 janvier à des journalistes un responsable du ministère, cité par l’agence de presse sud-coréenne Yonhap.
Un rapprochement Moscou-Pyongyang mal perçu par l’Occident
En septembre 2023, la rencontre entre Vladimir Poutine et le dirigeant nord-coréen au cosmodrome Vostochny, dans l’Extrême-Orient russe, avait été qualifiée d’«historique» par la cheffe de la diplomatie nord-coréenne, lors d’une visite à Moscou mi-janvier.
Quelques semaines après cette rencontre entre les deux dirigeants, la Maison Blanche avait accusé Pyongyang de fournir du «matériel et des munitions» à la Russie. Des accusations démenties tant pas la partie russe que nord-coréenne. Accusations américaines auxquels s’étaient ajoutées celles d’autres chancelleries, très majoritairement occidentales. Face à cette surenchère, fin janvier, un haut représentant du gouvernement nord-coréen avait dénoncé «une tentative stupide de justifier» les futures fournitures occidentales d’armes à Kiev.