Sur son site, un bandeau rouge : «Bientôt : Tucker interviewe le président russe Vladimir Poutine». Et sur X, une vidéo : face caméra, le journaliste vedette américain a tenu à s'expliquer de sa démarche, déjà polémique outre-Atlantique, alors que Washington est le premier allié de l'Ukraine.
Depuis le 3 février, Carlson était au cœur de toutes les rumeurs : aperçu au théâtre Bolchoï, il a été rapidement suspecté de s'être rendu à Moscou pour une interview du dirigeant russe.
«Nous le faisons parce que c’est notre travail : notre devoir est d’informer les gens», déclare le présentateur, qui entend par sa présence en Russie réparer un tort. «Depuis deux ans que cette guerre remodèle le monde, la plupart des Américains ne sont pas informés, ils n’ont pas de vraie idée de ce qui se passe», se défend-il, avant de faire allusion au soutien financier de Kiev par Washington : «ils devraient pourtant savoir, ils paient pour cela».
«La guerre en Ukraine est un désastre humain», observe-t-il. Mais plus encore elle entraîne des conséquences de long terme «plus profondes» : «le système de l’après-Seconde guerre mondiale, qui garantissait la prospérité, s’écroule». «La plupart des habitants du monde le voient», contrairement selon lui à «la majorité des pays anglophones».
La raison selon Carlson ? «Des médias corrompus», fustige-t-il, avant de dénoncer les interviews complaisantes du dirigeant ukrainien Volodymyr Zelensky ne servant qu’à «amplifier ses demandes». «Ce n’est pas du journalisme», accuse-t-il : «c’est de la propagande de gouvernement, de la sorte la plus laide, celle qui tue des gens».
«Pas un journaliste occidental n’a daigné interviewer Poutine»
«Pas un journaliste occidental n’a daigné interviewer Poutine», regrette-t-il ensuite, jugeant que «la plupart des Américains ignorent pourquoi Poutine a envahi l’Ukraine». «Nous ne vous encourageons pas à être d’accord avec Poutine, mais nous vous encourageons à l’écouter», dit-il ensuite, incitant ses interlocuteurs à se faire leur propre opinion.
Tucker Carlson a aussi accusé l’administration Biden d’avoir espionné son téléphone pour empêcher l’interview de Poutine. Il a enfin remercié Elon Musk de soutenir son projet, le propriétaire de X s’étant engagé à ne pas supprimer ou bloquer l’interview du président russe.