Le journaliste vedette américain Tucker Carlson a été aperçu au Théâtre Bolchoï à Moscou le 3 février, a rapporté le média Mash. Il serait arrivé dans la capitale russe via Istanbul l'avant-veille, toujours selon le même média. Sur les réseaux sociaux, les commentateurs sont persuadés qu'une interview de Vladimir Poutine se prépare.
Des rumeurs pour l'heure infirmée par le Kremlin : «pour ce qui est d’éventuelles interviews du président, notamment à des médias étrangers, pour le moment, nous n’avons rien à vous annoncer. S’il y a de tels projets, nous vous le ferons bien sûr savoir», a déclaré le porte-parole de la Présidence russe Dmitri Peksov le 5 février.
Ancienne star de la chaîne conservatrice Fox News, dont il a été remercié en avril 2023, Carlson anime depuis juin dernier sa propre émission via le réseau X. Critique virulent de l'establishment américain, il a aussi régulièrement dénoncé la politique américaine en Ukraine, les persécutions de Kiev contre la religion orthodoxe ou encore, le décès du journaliste Gonzalo Lira, citoyen américain, dans les prisons ukrainiennes. En janvier 2023, il avait qualifié Volodymyr Zelensky de «patron de strip-club».
Sa venue à Moscou a suscité une vive émotion parmi ses détracteurs. «Alors que la Russie mène une guerre génocidaire pour éliminer les Ukrainiens et que Poutine est recherché pour crimes contre l'humanité par la CPI, Tucker Carlson, citoyen américain et influenceur, est à Moscou ?!? Soit il est remarquablement stupide, soit il est consciemment mauvais», a par exemple publié sur X l'homme d'affaires américain Bill Brower. «Doit-il être enregistré comme agent de l'étranger ?», interroge aussi le compte des Républicains contre Trump.
«Vous n'avez pas le droit d'entendre la voix de Poutine»
En août 2023, la Rédactrice en chef de RT Margarita Simonian avait révélé sur X que Carlson avait fait une demande d'interview au Kremlin. Quelques semaines plus tard, Carlson confirmait au magazine suisse Die Weltwoche avoir tenté d'interviewer le Président russe, accusant néanmoins les autorités américaines de le lui avoir interdit. «Il s’agit potentiellement d’un conflit nucléaire entre superpuissances. Ne devrions-nous pas savoir tout ce que nous pouvons ? "Non." Vous n'avez pas le droit», avait-il alors regretté, martelant : «vous n'avez pas le droit d'entendre la voix de Poutine».
Interrogé sur la possibilité de voir Poutine interviewé par Carlson, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov avait alors commenté sobrement «nous attendrons et nous verrons». Cette attente est-elle donc terminée ?