Les soldats de Kiev «se sont retrouvés piégés sous le feu, pour des raisons politiques», a dénoncé Vladimir Poutine ce 14 décembre lors de la ligne directe annuelle, un marathon télévisé de quatre heures.
Selon le dirigeant russe, les militaires ukrainiens ont été sacrifiés inutilement par leurs autorités qui, selon lui, «mendient de l'argent» à l'Occident. La contre-offensive lancée par l'Ukraine au mois de juin dernier «pour contenter ses soutiens occidentaux» a été menée «sans tenir compte des pertes», a tancé le président russe. Des pertes d'autant plus graves selon lui que l'Ukraine a perdu des troupes d'élite.
Vladimir Poutine a salué l'amélioration de la situation pour les troupes russes, «sur presque toute la zone de contact». Aussi a-t-il revendiqué la destruction de 747 chars et de 2 300 véhicules blindés ukrainiens depuis le début de la contre-offensive estivale de Kiev, 617 000 militaires russes étant engagés dans la zone de l'opération militaire, toujours selon lui.
Les objectifs russes «inchangés»
Le président russe a ajouté que les objectifs de l'opération militaire russe restaient «inchangés». Les tâches de dénazification, de démilitarisation et de neutralisation de l'Ukraine restent d'actualité, a-t-il tenu à rappeler. «La paix surviendra lorsque nous aurons atteint nos objectifs», a-t-il tranché.
Évoquant les négociations passées entre l'Ukraine et la Russie à Istanbul en mars 2022, quelques semaines après le début du conflit, et qui auraient pu conduire selon lui à un accord de neutralisation, Vladimir Poutine a affirmé que les membres de la délégation ukrainienne avait nié le besoin de désidéologiser leur pays.
Vladimir Poutine a fustigé le statut, dans l'Ukraine contemporaine, de héros national de Stepan Bandera, figure du collaborationnisme ukrainien avec l'Allemagne nazie, et que «l'administration de Kiev» se soit levée en septembre 2023 à Ottawa pour ovationner un vétéran de la Waffen SS. «C'est pourquoi la dénazification reste d'actualité», a martelé le dirigeant russe.
Depuis de début de l'automne, les forces russes accentuent la pression sur le front après l'infructueuse contre-offensive estivale ukrainienne. «Nos militaires étendent leurs zones de contrôle dans toutes les directions», a déclaré le 1er décembre le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou. Les troupes russes sont à l’offensive dans la zone d'Avdeïevka, ville industrielle à 20 km de Donetsk, dans le Donbass. Et autour d’Artiomovsk (Bakhmout), elles ont revendiqué au début du mois de décembre la prise du village d'Artiomovskoïe.