«L’ambassadeur du Danemark à Moscou, Jakob Henningsen, a été convoqué au ministère russe des Affaires étrangères en raison de ses déclarations «provocatrices dans les médias danois sur les activités des entreprises étrangères en Russie», a indiqué ce 11 décembre la diplomatie russe dans un communiqué.
Le 4 décembre, dans un article paru sur le site du quotidien danois Berlingske, Jacob Henningsen avait estimé qu’aucune entreprise danoise n’était à l’abri en Russie, suite à l’annonce en juillet 2023 que l’Etat russe prendrait «temporairement» le contrôle de 98,56% des actions de la brasserie russe Baltika, appartenant à Carlsberg.
Des commentaires jugés «inacceptables» par la diplomatie russe, et qui «confinent à l’ingérence de Copenhague dans les affaires intérieures de la Fédération de Russie» fustige le ministère. Celui-ci estime que «la diffusion de telles spéculations par un diplomate viole la Convention de Vienne de 1961 sur les relations diplomatiques» et «contredit l’essence même des fonctions qu’un ambassadeur est appelé à exercer dans le pays hôte».
Dans son communiqué, le ministère souligne que «les principaux dommages causés au travail des entreprises étrangères, y compris danoises, en Russie sont causés par les sanctions antirusses» prises par les Occidentaux.
«Dans le même temps, les entrepreneurs qui ont décidé de poursuivre leurs activités dans notre pays bénéficient du soutien total des autorités russes», poursuit la même source.
Bras de fer entre Carlsberg et les autorités russes
Fin octobre, le nouveau PDG de Carlsberg, Jacob Aarup-Andersen, avait accusé les autorités russes d’avoir «volé» les activités du groupe dans le pays. «Nous n'allons pas les aider à couvrir cela d'un vernis de légitimité», avait-il ajouté devant la presse.
Des accusations balayées par la diplomatie russe. «Les accusations antirusses de Jacob Aarup-Andersen n'ont aucun fondement et ne sont pas adaptées au statut de dirigeant d'un groupe international» avait fustigé, le 11 novembre, la porte-parole du ministère, Maria Zakharova.
«Les déclarations du chef de l'entreprise ressemblent à une tentative de dissimuler par les décisions des autorités russes l'intention de Carlsberg de quitter le marché russe, en mettant en faillite des entreprises russes et en retirant les bénéfices réalisés en Russie», avait-elle poursuivi.
Depuis les premières sanctions économiques décrétées par les Occidentaux, de nombreuses multinationales ont quitté la Russie et d'autres y ont suspendu leurs activités, notamment dans les secteurs du pétrole, de l'automobile ou encore du luxe.