Ce 5 décembre, les ministres des Affaires étrangères de la Russie, de l'Azerbaïdjan, de l'Iran, du Kazakhstan et du Turkménistan se sont réunis à Moscou pour une réunion multilatérale sur la mer Caspienne.
Un «format extrêmement utile», a salué Sergueï Lavrov. «Je pense que nous sommes d’accord pour dire que la nécessité d’un tel format augmente et continuera d’augmenter», a ajouté le chef de la diplomatie russe. Celui-ci a également souligné que cette réunion revêtait un «caractère particulier», dans la mesure où «nous lançons un nouveau dialogue ministériel régulier».
«Le renforcement de la coopération pratique des États riverains de la mer Caspienne est pertinent également de manière plus générale, dans le contexte de la formation d’un ordre mondial multipolaire, et du renforcement des positions des nouveaux centres de développement mondial», a ajouté le ministre russe.
En août 2018, les cinq dirigeants des pays bordant la Caspienne, la plus grande mer fermée du monde, avaient signé un accord dans le port kazakh d’Aktaou. Fruit de deux décennies de tractations, cet accord avait mis fin au vide juridique entourant la Caspienne depuis la chute de l’URSS.
Au-delà de ces vastes réserves d’hydrocarbures, estimées à près de 50 milliards de barils de pétrole et près de 300 000 milliards de m3 de gaz naturel, cette région est également en passe de devenir un nœud de coopération entre ses cinq pays limitrophes, notamment via le projet du corridor de transport international «Nord-Sud» qui ambitionne de relier les ports de la Baltique à ceux de l’océan Indien. Une route commerciale, multimodale, qui doit profiter à tous les pays de la Caspienne.
Téhéran appelle à «accélérer le travail»
Un corridor commercial, dans le développement duquel «notre pays joue un rôle important», a assuré le ministre azerbaïdjanais, Jeyhun Bayramov. «Nous faisons tout notre possible pour utiliser les itinéraires de transport qui permettront d’utiliser au maximum le potentiel des États riverains de la Caspienne», a-t-il poursuivi, évoquant la construction de nouveaux navires commerciaux et de nouveaux ports.
«Nous sommes tous responsables pour la préservation de la stabilité, de la sécurité et du développement durable dans la mer Caspienne» a renchéri le ministre iranien, Hossein Amir Abdollahian. Celui-ci souhaite «accélérer le travail», «donner une nouvelle impulsion» à cette coopération régionale, appelant à la création d’un secrétariat permettant «de contrôler et de gérer tous les domaines de coopération» dans la Caspienne.
La création d’un secrétariat permanent qu’appelle également à créer le représentant du Kazakhstan, qui soutient aussi la proposition de Bakou de créer un groupe interétatique de scientifiques pour appréhender les défis environnementaux auxquels fait face la mer Caspienne.
«En 2022, le volume de fret transporté par voie maritime a été multiplié par 2,5», a par ailleurs souligné le représentant du Kazakhstan. «Nous notons une dynamique positive dans nos échanges commerciaux avec les pays voisins, elle a atteint 18 milliards de dollars», a-t-il remarqué, appelant par ailleurs à «trouver des mesures concrètes de confiance» afin d’éviter une course aux armements dans la région.
Les enjeux écologiques de préservation des ressources biologiques étaient également au cœur des préoccupations du Turkménistan. «La mer Caspienne doit rester une zone de stabilité et de confiance», a insisté Raşit Meredow, vice-président du Turkménistan, qui a appelé au renforcement ainsi qu’à la création de nouveaux mécanismes de coopération. L’homme d’État a également soulevé plusieurs points relatifs à la coopération énergétique en mer Caspienne.