Russie

«Notre activité internationale ne fera qu’augmenter», déclare Poutine à 21 nouveaux ambassadeurs étrangers

Renforcement du poids des BRICS ou encore de la coopération dans l’espace eurasiatique : devant les nouveaux ambassadeurs étrangers en Russie, Vladimir Poutine a réitéré ce 4 décembre les grandes lignes de sa politique pour l’année à venir. S'adressant à plusieurs diplomates, il a regretté la détérioration des liens avec certains pays occidentaux.

«Les temps que nous connaissons sont difficiles», a souligné ce 4 décembre le président russe lors d’une cérémonie de remise des lettres de créance d’une vingtaine de nouveaux ambassadeurs.

Sous les ors du Grand palais du Kremlin, Vladimir Poutine a tenu à souligner le «caractère irréversible» de l’émergence d’un monde multipolaire «plus juste» et supplantant le monde unipolaire. Un «processus fondamental» qui, aux yeux du chef d'État russe, se fait «non sans difficulté».

Poutine veut renforcer le poids des BRICS

«En ce qui concerne la Russie, nous allons poursuivre notre politique extérieure logique, cohérente avec l’établissement de partenariats avec tous les pays sans exception qui veulent travailler sans esprit de confrontation», a poursuivi le président russe. «Quelle que soit la volonté des uns ou des autres, notre activité internationale ne fera qu’augmenter», a-t-il assuré.

Ce dernier a notamment évoqué la présidence russe des BRICS en 2024, dans leur nouvelle composition élargie, durant laquelle Moscou a l’intention de «renforcer le rôle de cette union dans le traitement des questions internationales». Lors du dernier sommet à Johannesbourg, le président sud-africain avait annoncé que l’Argentine, l’Égypte, l’Éthiopie, l’Iran, l’Arabie saoudite et les Émirats Arabes Unis rejoindraient l’organisation à compter du mois de janvier 2024.

La Russie assurera également la présidence tournante de la Communauté des États Indépendants (CEI). Une opportunité que Vladimir Poutine espère mettre à profit afin de renforcer la coopération «tous azimuts» entre ses membres et «travailler aux processus d’intégration dans l’espace eurasiatique».

Moscou salue ses liens avec le Sud

Autres renforcements de coopération à l’ordre du jour de Moscou : celui des pays membres de l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC) ainsi que «travailler avec nos partenaires» de l’Organisation de Coopération de Shanghaï (OCS). Cette dernière qui a elle-même connu un élargissement cette année à l’Iran, après l’Inde et le Pakistan en 2017 «se transforme en Grande Eurasie» selon Vladimir Poutine.

Le président s'est adressé tour à tour aux 21 ambassadeurs présents, donnant son appréciation de chacune des relations bilatérales et saluant les avancées réalisées avec plusieurs pays d'Afrique et du Sud en général. Vladimir Poutine a ainsi salué les relations d’«amitié et de coopération mutuelle» avec le Burundi, la «tradition d’amitié» avec la Mauritanie ou encore le partenariat «à très haut niveau» avec la Turquie.

Poutine invite à une démarche réciproque avec l'Europe

A l’opposé, le président russe a regretté que les relations bilatérales soient «closes dans tous les domaines» avec l’Australie, «quasiment détruites» avec le royaume de Suède ou encore que le dialogue se trouve «suspendu» avec Slovénie.

«Nous le regrettons, mais nous sommes prêts - s’il y a la même démarche de l’autre côté - à reprendre cette coopération bilatérale et même à l’augmenter», a assuré le président russe. Concernant l'Allemagne, le chef de l'État a tenu à rappeler les relations «très bénéfiques» qu’entretenaient Berlin et Moscou, non seulement pour leurs pays respectifs, mais également pour «l’ensemble du continent européen».

«Pendant des décennies notre pays a alimenté l’Allemagne en carburant et en gaz à des prix avantageux et avec une fiabilité irréprochable», a déclaré le maître du Kremlin, avant d’ajouter «que jamais la Russie n’a rompu ses engagements et cette coopération a été littéralement détruite par l’opération de sabotage sur Nord Stream». «Aujourd’hui, ces relations sont mauvaises et cela ne fait ni notre affaire à nous, ni celle de l'Allemagne», a poursuivi Vladimir Poutine.

Jusqu’aux sanctions prononcées début 2022 par Bruxelles en réponse à l’offensive russe en Ukraine, l’Allemagne était le deuxième partenaire commercial de la Russie.