Le Kremlin a exprimé ses «regrets» que le Premier ministre arménien Nikol Pachinian ne participe pas au prochain sommet de l'Organisation du traité de sécurité collective (OTSC), qui doit se tenir à Minsk le 23 novembre.
«Nous comprenons que chaque chef de gouvernement ou d’État peut avoir ses propres événements à l’ordre du jour, ses propres circonstances, mais nous ne pouvons qu’exprimer nos regrets, car une telle conférence est une très bonne occasion de procéder à un échange de vues, de "remettre les pendules à l’heure"», a déclaré ce 14 novembre le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov.
Dans la matinée, le service de presse du cabinet de Nikol Pachinian avait annoncé que le Premier ministre arménien ne participerait pas à cette rencontre de l’OTSC. Selon la même source, ce dernier aurait tenu informé le président biélorusse Alexandre Loukachenko de cette décision lors d’un échange téléphonique.
«L’OTSC est toujours d'actualité», a poursuivi devant la presse Dmitri Peskov, également interrogé sur la «probabilité» d’une sortie de l’Arménie de l’OTSC. «Les conférences organisées et tenues dans le cadre de l’OTSC en témoignent. Au moins, ce format de coopération dans les domaines concernés correspond à une demande chez les participants», a ajouté le représentant russe.
Pas de sortie de l'OTSC prévue, assure-t-on à Erevan
L’éventualité d’un départ arménien de l’OTSC a été évoquée depuis plusieurs mois par Nikol Pachinian, bien avant la reprise du Haut-Karabagh par l’armée azerbaïdjanaise, lors d’une offensive éclair mi-septembre, revers suite auquel les relations entre Moscou et Erevan se sont dégradées. Accusé par son opposition d’avoir abandonné la province, Nikol Pachinian a rejeté la responsabilité de la perte par la population arménienne de ce plateau disputé sur la Russie et son contingent de soldats de la paix qui, selon lui, auraient laissé faire Bakou. Aussi a-t-il qualifié d’«inefficaces» les alliances de son pays.
Des accusations vigoureusement rejetées par la diplomatie russe, qui en retour avait reproché au dirigeant arménien de vouloir «détruire» les relations russo-arméniennes, faisant valoir que le cessez-le-feu avait été facilité par ses troupes de maintien de la paix. Côté russe, le rapprochement militaire d'Erevan avec Washington et plus récemment avec les Européens est perçu d'un mauvais œil, Moscou voyant dans l'arrivée des Occidentaux dans la région un facteur de déstabilisation.
Si le Premier ministre et les représentants de la diplomatie arménienne ont déclaré à plusieurs reprises qu'Erevan ne discutait pas pour l’heure d’une sortie de l'OTSC, les représentants du pays n'ont pas participé aux derniers événements de l’organisation. Organisation auprès de laquelle l'Arménie a rappelé son ambassadeur.
Créée en 2002 à la suite du Traité de sécurité collective de 1992, l'OSTC réunit, en plus de l'Arménie, la Russie, la Biélorussie, le Kazakhstan, le Kirghizistan et le Tadjikistan.