«Aujourd’hui, le conflit est plus ou moins résolu, il y a eu un accord entre les deux [adversaires]. Le Karabagh appartient à l’Azerbaïdjan, il faut donc préparer un accord avec délimitation des frontières», a résumé Sergueï Lavrov le 23 octobre à l’issue d’une réunion des ministres des Affaires étrangères pour le Caucase du sud.
La réunion qui s'est tenue à Téhéran, à laquelle ont assisté les représentants de l'Arménie, de l’Azerbaïdjan, de la Turquie et bien sûr de l'Iran. Le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a estimé que cette réunion pourrait constituer «la pierre angulaire sur la voie de l'établissement de la paix et la fin des défis dans le Caucase du Sud».
La Russie et l'Iran dénoncent les ingérences occidentales dans la région
L’hôte de la réunion a insisté sur le besoin pour les pays de la région d’écarter les ingérences occidentales : «La présence d'étrangers dans la région non seulement ne résout pas les problèmes mais complique la situation », a-t-il déclaré en ouvrant la réunion des ministres.
Regrettant lui aussi l’implication excessive des États-Unis et de l’UE dans la région lors de sa conférence de presse, le chef de la diplomatie russe a déclaré que Moscou était en mesure d’aider Bakou et Erevan, dans le processus de délimitation de leurs frontières.
Toutefois, les tensions demeurent. Bakou a annoncé le 23 octobre au matin des manœuvres militaires turco-azerbaïdjanaise dans l’enclave du Nakhitchevan et dans les territoires «libérés».
L’Azerbaïdjan a mené une offensive éclair en septembre, s’emparant du Karabagh en 24 heures et poussant 100 000 habitants à fuir vers l’Arménie. Le premier ministre arménien Nikol Pachinian a reproché à Moscou qui dispose de troupes de maintien de la paix, d’avoir laissé faire Bakou. Des accusations balayées par la Russie, qui estime qu’Erevan avait, en octobre 2022 puis en mai 2023, reconnu tacitement la souveraineté de l’Azerbaïdjan sur le Haut-Karabagh lors de négociations.