Chaque semaine nous apporte son lot de violences et de drames. Chaque semaine nous avons l’impression, en ouvrant notre poste de télévision ou nos journaux, que le pire est devant nous et que ce «pire n’est jamais décevant» pour reprendre la réplique de Bernard Tapie dans le film Homme/Femme, mode d’emploi.
Violences contre les personnes, violences contre les forces de l'ordre, violences contre les pompiers, règlements de compte avec tirs à bout portant au cœur de Paris, règlements de compte entre bandes de jeunes dans de petites villes paisibles et aussi dans la capitale, scènes de guérillas urbaines dans les banlieues… mais également à Paris où, à Stalingrad, un voisinage excédé a décidé de chasser avec des tirs de mortiers des consommateurs de crack et des dealers. Au même moment, avec la même morbide constance, le terrorisme islamique poursuit ses exactions comme à Rambouillet… et au même moment, des jugements sont rendus qui laissent un goût amer, celui de l’impunité, celui de la culture de l’excuse sociale ou psychologique. Des jugements comme celui de Viry-Châtillon et du meurtrier de Sarah Halimi qui distillent cette idée, mortifère pour notre état de droit, d’une justice qui respecte les lois mais ne rend pas la justice.
Il est donc permis de penser que la sécurité sera au cœur de 2022 et on peut penser qu’Emmanuel Macron est déjà en campagne sur ce thème, car celui-ci est encore son talon d'Achille
Jamais nous n’avions eu à ce point ce sentiment que le destin de la France était en train de nous échapper. Une impression de grand déclassement sur fond d’insécurité physique, culturelle et sociale. Il est donc permis de penser que la sécurité sera au cœur de 2022 et on peut penser qu’Emmanuel Macron est déjà en campagne sur ce thème, car celui-ci est encore son talon d'Achille. A ce stade, son image est celle d’un homme audacieux, moderne, fin stratège mais pas celle d’un homme d’autorité sur les questions régaliennes.
La sécurité doit être la pierre angulaire de la campagne de 2022. Les politiques doivent pour les uns, sortir du déni et du relativisme, pour les autres sortir de l'opposition systématique et pour d’autres encore des postures qui n'aboutissent à rien de concret. Les coups de menton ne sont pas des actes...
Les Français vont voter sans doute pour celui qui leur fera des propositions concrètes et courageuses. Selon l’Ifop, 86% des Français assurent que les questions de sécurité seront importantes dans leur vote. En 2022, il faudra démontrer une véritable volonté politique pour apporter plus de sécurité aux personnes et aux biens, plus de sécurité culturelle face au défis de l'islamisme et du communautarisme, et évidemment plus de sécurité économique puisque la crise de la Covid va générer beaucoup de pertes d'emplois et de détresse sociale. Une colère forte s’installe dans le pays, elle ne doit pas se transformer en révolte ou en repli. Peguy écrivait : «Il faut toujours dire ce que l'on voit : surtout il faut toujours, ce qui est plus difficile, voir ce que l'on voit.» Mais de courage et de lucidité, en seront-ils capables ?