Donald Trump s’est récemment rendu au Mexique dans le but d'évoquer la question de l'immigration clandestine avec le président mexicain, Enrique Pena Nieto.
Néanmoins, dès que le candidat présidentiel républicain est revenu aux Etats-Unis, il a écrit sur son compte Twitter : «Le Mexique paiera pour le mur !»
En réponse à cette déclaration le président mexicain a écrit que les Mexicains «ne paier[aient] jamais pour un mur», et l'a comparé avec Hitler et Mussolini.
RT : Etait-ce une bonne idée pour Donald Trump de diffuser un tel message aussi vite après la rencontre ? Ce n’était pas très diplomatique de sa part, n'est-ce pas ?
Jim Jatras (J. J.) : Non, c’est dans son style. Il a été diplomatique en se rendant à Mexico pour être côte à côte avec le président mexicain et avoir des airs de président. Le résultat est que des gens vont considérer cela comme l'un des tournants de sa campagne. Nous avons là Hillary Clinton qui se cache, que l'on ne peut voir nulle part. Et, ici, Donald Trump qui a l'air du président et qui parle comme un président.
Ce qu'il nous faut, c'est du travail, ce qu'il nous faut, c'est l'économie, ce qui nous réunit ce sont les Amériques
RT : Pourtant, il n'a pas évoqué une seule fois que le Mexique devrait payer pour le mur alors qu'il était près du président, ce qui a attiré l'attention des journalistes. S'il le pensait, pourquoi ne l'a-t-il pas dit ?
J. J. : A mon avis, parce que les journalistes s'en prennent à des choses pareilles. Ce n'était pas son but quand il allait au Mexique. Son but était l’autre partie de son message, qui est le suivant : si les intérêts nationaux prévalent, conclure des accords avec des gens, de bons accords, fait partie des intérêts nationaux des Etats-Unis ainsi que d'avoir de bonnes relations avec nos voisins, avec le Mexique et le Canada qui sont les plus importants. Je pense qu'il s’y est rendu pour envoyer un message consolateur.
L’immigration clandestine fait glisser vers le bas les salaires des gens de toute origine ethnique
RT : Il a maintes fois dit qu'il allait obtenir une grande partie des voix des latinos. Comment pourra-t-il y parvenir, s'il continue avec ce genre de rhétorique et de politique ?
J. J. : Cela dépend en partie de combien de latinos voient un intérêt à l'amnistie [et] l’immigration. Et de combien d'entre eux partagent les valeurs américaines - blancs, noirs, rouges, pourpres, quels qu’ils soient -, le fait que, ce qu'il nous faut, c'est du travail, ce qu'il nous faut, c'est l'économie, ce qui nous réunit ce sont les Amériques. Et, franchement, l’immigration clandestine fait glisser vers le bas les salaires des gens de toute origine ethnique. En fin de compte, quand le robinet est fermé, il faut constater l'eau qui a débordé de la baignoire. La porte se fermera-t-elle à jamais sur ce que nous faisons des gens qui sont dans le pays à ce jour ? Même lors de son discours en Arizona, il ne l'a pas fermée [cette porte], sans pour autant l'ouvrir ; il n'a pas dit que nous pourrions trouver une solution, mais il n'a pas non plus rejeté [cette idée].
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