Il s’agit désormais d’une course à un cheval pour devenir Premier ministre et dirigeant du Parti conservateur. Theresa May,secrétaire d'Etat à l'Intérieur, sera la deuxième femme à occuper le poste de Premier ministre, après le retrait de la candidature de sa concurrente, Andrea Leadsom. Julia Reid, députée du parti europhobe et anti-immigration UKIP, partage avec RT son point de vue sur les derniers évènements au regard du Brexit.
RT : Presque tous ceux qui poussaient vers le Brexit sont déjà partis. Theresa May était dans le camp du «maintien» dans l’UE. Vous attendez-vous à ce qu’il y ait des complications quant à la sortie de la Grande-Bretagne de l’UE ?
Julia Reid (J. R.) : Nous avons évidemment été déçus par le fait qu’Andrea Leadsom ait renoncé à la course, parce que sa campagne pour le Brexit avait été un succès. Ceux d’entre nous qui ont fait campagne, les partisans du Brexit, auraient, bien sûr, préféré que ce soit quelqu’un ayant fait campagne pour le Brexit qui se retrouve en charge de ces négociations. Mais on en est où on en est. Theresa May a certes dit : «Le Brexit, c’est le Brexit», mais nous sommes un peu inquiets. Nous avons entendu Chris Grayling parler d’immigration contrôlée, des rumeurs disent aussi que Theresa May se pencherait vers le modèle norvégien… Mais celui-la ne serait pas le meilleur pour nous.
Il existe la possibilité que ce pour quoi nous avons fait campagne et voté ne nous soit pas octroyé
Nous voudrions que le Royaume-Uni sorte complètement de l’UE, nous n’éprouvons pas de nécessité de faire partie du marché commun, puisque des pays comme la Nouvelle-Zélande, l’Australie, la Chine et les Etats-Unis exportent des marchandises vers le marché commun, sans en faire partie. Il n’existe pas de liberté de circulation entre ces pays-là et l’UE. Nous voudrions avoir la même position.
RT : Les collègues de Theresa May du Parti conservateur affirment qu’elle a un caractère dur, qu’elle se sent capable de faire affaire avec les dirigeants de l’UE. A-t-elle, selon vous, ce qu’il faut pour cela ?
J. R. : Nous sommes préoccupés parce que nous ne pouvons pas être sûrs de ce qu’elle va promouvoir. Avec Andrea Leadsom c’était clair : elle avait dit que, si elle était élue chef du Parti conservateur et Premier ministre, elle invoquerait tout de suite l’article 50, en septembre, au plus tard. Mais maintenant nous sommes évidemment inquiets, notamment au sujet des délais. Beaucoup de choses sont donc incertaines pour l’heure. Plus de 70 millions de personnes ont voté pour quitter l’UE, ils ont voté pour remettre sous contrôle l’immigration de l’UE. Désormais, ils seront extrêmement inquiets, car la possibilité existe que ce pour quoi nous avons fait campagne et voté ne nous soit pas octroyé.
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