Invité sur BFM TV le matin du vendredi 9 octobre, le président du Conseil scientifique, Jean-François Delfraissy, a déclaré qu'il était envisageable de recourir une nouvelle fois à des confinements – au niveau local cette fois – dans le cadre de la lutte contre le Covid-19.
«Si à certains moments c’est nécessaire, il faudra le faire», a-t-il fait valoir, précisant néanmoins qu’il fallait «tout faire pour l’éviter», en prenant par exemple des «mesures intermédiaires de couvre-feu». Le médecin a par ailleurs annoncé que les Français auraient selon lui «six mois difficiles à passer», et qu’il fallait par conséquent qu’ils apprennent à vivre avec le virus «jusqu’à l’été prochain».
Alors que les métropoles lilloise, grenobloise, lyonnaise et stéphanoise basculent le 10 octobre en «alerte maximale», synonyme de nouvelles restrictions sanitaires, Jean-François Delfraissy a défendu l’importance de ces mesures en comparant la stratégie du gouvernement à une «cocotte-minute» : «La cocotte-minute, on la laisse souffler un peu, on laisse partir la vapeur, ensuite on ferme pendant quinze jours ou trois semaines, on prend des mesures de restriction.»
Jean-François Delfraissy a par ailleurs réclamé une vision de long terme, alors que selon l’Inserm seuls 4,5% des Français ont développé des anticorps contre le Covid-19 (11 à 12% en région parisienne) et qu’il faudrait que ce chiffre atteigne 50 à 60% pour que l’immunité collective soit effective.
Le Conseil scientifique sous le feu des critiques
Créé le 11 mars 2020 par le ministre de la Santé Olivier Véran, le Conseil scientifique est chargé d'éclairer la décision publique dans le but de lutter contre la pandémie de Covid-19. Mais son rôle dans la gestion de la crise sanitaire, ainsi que les mesures qu'il suggère au gouvernement, font face à de nombreuses critiques.
La Mairie de Marseille a ainsi décidé de se doter d'un organisme similaire au niveau municipal pour permettre à la cité phocéenne de «gérer au mieux les problèmes de santé publique», selon la deuxième adjointe à la mairie, Samia Ghali.
Le plus médiatique des membres du Conseil scientifique, le professeur Didier Raoult, en avait claqué la porte avec fracas en mars dernier. Il lui reproche, entre autres, un manque de fiabilité scientifique, et considère qu'il devrait se concentrer sur la recherche d'un traitement plutôt que sur des décisions régaliennes.