Lors d’une conférence de presse ce 18 octobre, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a vivement réagi aux propos qu'aurait tenus un responsable ukrainien quant à la capacité de Kiev de se doter en «quelques semaines» de l'arme nucléaire.
«Ils sont fous. Bien évidemment, cela n’aboutira à rien. Jamais et en aucune circonstance», a déclaré Lavrov, commentant ainsi ces affirmations relayées par des médias occidentaux. Le chef de la diplomatie russe a également ironisé sur les revirements dans les discours ukrainiens : «Il a peut-être renoncé à ses paroles après s’être levé du bon pied.»
Le ministre russe a ajouté que tenter d’analyser ces déclarations était, à ses yeux, une perte de temps. «Je tiens à le répéter : on peut essayer d’analyser les déclarations de cette personne et de son équipe, mais nous avons déjà compris que ces tentatives étaient vaines, inutiles voire contreproductives».
Des propos polémiques
Cette réaction fait suite à une publication de Bild, la veille, où un correspondant du journal allemand avait rapporté que lors d'une réunion à laquelle il avait assisté plusieurs mois auparavant un responsable ukrainien aurait déclaré que son pays était prêt à fabriquer en «quelques semaines» une arme nucléaire si Kiev n'était pas admise au sein de l'OTAN. Des révélations qui ont suscité de vives réactions à l’international, alimentant la crainte d’une dangereuse escalade.
«Nous n’avons jamais dit que nous nous préparions à créer des armes nucléaires ou quelque chose de ce genre», a assuré Zelensky le même jour, lors d'une conférence de presse conjointe à Bruxelles avec le secrétaire général de l’OTAN Mark Rutte. La diplomatie ukrainienne a, de son côté, également réfuté les «insinuations» de Bild.
«Soit l’Ukraine aura des armes nucléaires pour se protéger, soit elle devra faire partie d'une alliance» avait déclaré Zelensky plus tôt dans la journée le 17 octobre, rapportant des propos qu'il aurait tenus lors de sa rencontre avec Donald Trump fin septembre. «En dehors de l’OTAN, nous n’avons connaissance d’aucune autre alliance efficace», a-t-il ajouté.
Des propos de Zelensky qualifiés ce 18 octobre de «dangereuse provocation» par Vladimir Poutine, s'exprimant lors d'une rencontre avec les responsables des principaux médias des pays des BRICS. Le président russe a notamment rappelé que ce n'était pas la première fois que l'homme d'État ukrainien s'adonnait à un tel chantage.
Le 19 février 2022, lors d'un discours à la conférence de Münich sur la sécurité, Volodymyr Zelensky avait brandi la menace de revenir sur le statut de pays non nucléaire de l'Ukraine si des garanties de sécurité ne lui étaient pas apportées.