«Nous avons le matériel, nous avons les connaissances. Si l'ordre est donné, il ne nous faudra que quelques semaines pour fabriquer la première bombe», aurait déclaré un fonctionnaire ukrainien haut placé il y a plusieurs mois, lors d'une réunion à huis clos à laquelle assistait un correspondant de Bild, a rapporté le 17 octobre le quotidien allemand.
Selon le journal, le fonctionnaire ukrainien aurait précisé qu'une telle démarche était considérée comme possible si l'Ukraine n'était pas admise au sein de l'OTAN après la fin du conflit actuel et qu'une nouvelle offensive de l'armée russe contre Kiev commençait. Selon le même fonctionnaire anonyme, cité dans le papier de Bild, l'Occident devrait «moins penser aux lignes rouges de la Russie» et «beaucoup plus» à ses propres lignes rouges.
L'éventualité d'un tel scénario serait également confirmée par les propos de Volodymyr Zelensky lors de sa rencontre avec Donald Trump fin septembre à New York. «Soit l'Ukraine aura des armes nucléaires» et cela deviendra alors sa défense, soit elle «devra rejoindre une sorte d'alliance», c'est ce qu'a déclaré Zelensky lui-même le 17 octobre, lors de son déplacement à Bruxelles pour une réunion du Conseil européen au sujet de l'Ukraine.
Du côté russe, le chef de la commission de la Défense de la Douma, Andreï Kartapolov, a déclaré que la création d'armes nucléaires par l'Ukraine était «absolument exclu», car le pays ne dispose pas des compétences, du matériel et de l'équipement nécessaires pour la création d'une telle arme sophistiquée. Le député russe a tout de même évoqué que l'Ukraine pouvait créer une «bombe sale», mais «la Russie tient compte de toutes les possibilités».
Le bureau du président ukrainien a démenti les informations de l'article de Bild. Le conseiller présidentiel Dmytro Lytvyn a qualifié cette information de «non-sens» et a déclaré qu'il était depuis longtemps possible de confondre les propos du chroniqueur du Bild Julian Repke avec des déclarations de «propagandistes russes».