Les problèmes d’eau et d’énergie en Asie centrale pourraient provoquer non seulement de graves confrontations, mais aussi des guerres : tel était le pronostic du président ouzbek Islam Karimov il y a presque dix ans. Les événements de ces dernières années montrent qu’il n’avait pas complètement tort car les affrontements se multiplient autour de l’accès à des sources d’eau disputées. Le Kirghizstan et le Tadjikistan évitent de justesse une guerre à grande échelle cette année ; l’Ouzbékistan et le Kirghizstan connaissent, eux aussi, des tensions régulières. Les tentatives de s’entendre sur une politique commune de gestion des ressources hydriques peinent à aboutir. Les compromis se négocient largement entre les pays concernés mais sont-ils fiables ? Sous pression de la rue, le Kirghizstan suspend cette année l’accord sur la démarcation des frontières conclu avec l’Ouzbékistan. Celui-ci prévoyait de céder à Tachkent le barrage du réservoir de Kempir-Abad, source d’eau pour les villages frontaliers ouzbeks et kirghizes.
Quelle est donc l’ampleur de cette crise de l’eau en Asie centrale ? Comment les pays de la région cherchent-ils à s’entendre sur la gestion de l’eau ? Quel est le rôle des acteurs externes dans cette crise ? Pour répondre à ces questions, Oleg Shommer interroge David Gaüzere, chercheur associé au Geopolitical Research & Analyses Circle (GRAC).
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