«Celui qui maîtrisera le domaine de l’intelligence artificielle deviendra le maître du monde», affirmait en 2017 Vladimir Poutine. Quatre ans plus tard, les enjeux géopolitiques liés à l’IA ne font plus aucun doute. Plusieurs dizaines de pays ont élaboré et lancé des stratégies de développement de cette technologie.
Or, le combat principal pour la suprématie sur l’IA met actuellement aux prises les Etats-Unis et la Chine. Jalouse de sa souveraineté numérique, la Chine interdit sur son sol l’utilisation de Google, Facebook, Twitter et WhatsApp ; les Etats-Unis, quant à eux, mettent sur liste noire plusieurs géants technologiques chinois. Or, cette méfiance américaine s'étend peu à peu à d’autres pays. Dès janvier 2020, l’exportation de certains produits américains liés à l'intelligence artificielle est limitée.
Ce qui n'est pas d’ailleurs étonnant sachant qu’un certain nombre de pays aspirent à rattraper Washington et Pékin dans cette course à l’IA : tout d'abord la Russie, mais aussi la Corée du Sud et le Japon. L’UE développe aussi cette technologie chez elle, mais sans oublier d'élaborer un cadre juridique pour l’utilisation de cette technologie sensible. Au niveau mondial, l’élaboration d'un tel code de conduite patine, surtout en raison de désaccords nombreux autour des questions éthiques liées à ce nouveau champ technologique.
Quelles sont les stratégies de Pékin et de Washington pour maintenir leur primauté en matière d'intelligence artificielle ? Comment les autres Etats cherchent-ils à réduire l’écart dans cette course aux hautes technologies ? Pourquoi est-il si difficile de parvenir à un compromis sur les principes universels de son utilisation ? Pour répondre à ces questions, Oleg Shommer reçoit Nicolas Miailhe, fondateur et président du think tank international The Future Society (TFS), membre du Partenariat mondial sur l’IA et de l'Observatoire des politiques de l'IA de l'OCDE.
L'ECHIQUIER MONDIAL. Papouasie occidentale : l’impossible émancipation?
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