L’Océanie traverse actuellement une crise politique sans précédent. Les cinq États de la Micronésie se retirent du Forum des îles du Pacifique. À l’origine de la démarche, le poste du secrétaire général de l’organisation attribué à un Polynésien. Les pays micronésiens accusent l’Australie et la Nouvelle-Zélande d’avoir influencé cette nomination. Plusieurs sources indiquent que le départ de la Micronésie pourrait accélérer l’intégration régionale menée par Wellington et Canberra à l’égard des îles mélanésiennes et polynésiennes.
Il existe pourtant un facteur qui pourrait complexifier ce processus : l’influence croissante de la Chine dans la région. Depuis plusieurs années, Pékin cherche activement à s’y ancrer : aides financières, projets d’infrastructures. Tout cela n’est pas du goût des États-Unis qui, eux aussi, ont de forts intérêts dans la région. Afin de contrer l’influence chinoise, Washington renforce la coopération avec les États insulaires, notamment en matière de défense. Parmi d’autres acteurs géopolitiques actifs en Océanie figurent la France et le Japon qui y promeuvent leurs intérêts nationaux.
Quelle est donc l’importance stratégique de cette région ? Quels sont les principaux sujets de discorde entre les sous-régions océaniennes ? Comment la sécession récente de la Micronésie affecte-t-elle la situation géopolitique en Océanie ? Pour répondre à ces questions, Oleg Shommer interroge Frédéric Angleviel, professeur à l'université de la Nouvelle-Calédonie.
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