Entre l’Inde et la Chine, les relations se complexifient de plus en plus. Depuis mai 2020, les deux géants asiatiques s’affrontent dans un face-à-face tendu le long de leur frontière commune. Des dizaines de blessés et plus d’une vingtaine de morts : c’est le pire bilan depuis près d’un demi-siècle.
Ces tensions territoriales sont accompagnées d’une bataille diplomatique, économique et médiatique entre les deux plus grands États d’Asie qui aspirent chacun à étendre son influence dans la région. L’Inde accuse la Chine de s’emparer de ses territoires, bannit des applications chinoises, boycotte la nouvelle route de la soie et rend de plus en plus difficile l’accès des Chinois à son marché. De son côté, Pékin courtise les voisins de l’Inde en leur proposant des aides financières et des projets d’infrastructures. Une approche qui fonctionne plutôt bien : le Pakistan, la Birmanie, le Népal, le Bangladesh renforcent leur coopération avec la Chine alors que l’Inde se rapproche du principal rival de la Chine : les Etats-Unis. Plusieurs accords stratégiques bilatéraux ont été conclus ces dernières années. Parallèlement au développement des relations avec Washington, l’Inde noue aussi des liens avec les alliés américains dans la région, à savoir le Japon et l’Australie. Les trois pays mènent des exercices militaires conjoints et travaillent sur l’initiative américaine visant à forcer leurs industries respectives à délocaliser leurs moyens de production hors la Chine.
Jusqu’où peuvent aller l’Inde et la Chine dans la défense de leurs intérêts nationaux ? D’où vient cet antagonisme entre les deux voisins ? En quoi Pékin et New Delhi sont-ils dépendants l’un de l’autre ? Pour répondre à ces questions, Oleg Shommer reçoit Alain Lamballe, directeur de recherche associé du Centre français de recherche sur le renseignement, ancien attaché militaire en Inde, au Pakistan et au Sri Lanka.
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