Les premiers signes de dégel apparaissent enfin dans le conflit ukrainien. Fin décembre 2019, Kiev et les régions rebelles de Donetsk et de Lougansk procèdent à un échange de prisonniers. L’opération est le fruit d’un accord conclu lors du sommet au format Normandie début décembre 2019. Première réunion quadripartite au plus haut niveau depuis trois ans, elle débouche sur un accord : cessez-le-feu complet, intégration de la formule Steinmeier dans la législation ukrainienne et, enfin, désengagement sur trois nouveaux points du front. Les quatre pays participants l’ont confirmé encore une fois : il n’y a pas d’alternative aux accords de Minsk qui restent la base du processus de paix. Cependant, les désaccords persistent. Par exemple, le président ukrainien se bat bec et ongles pour rétablir le contrôle sur la frontière avec la Russie avant la tenue des élections locales prévues par les accords de Minsk. La Russie invoque ces mêmes accords et insiste sur l’ordre inverse : d’abord les élections, le contrôle après. Moscou prône aussi le désengagement sur toute la ligne du front. Volodymyr Zelensky refuse pourtant d’en parler pour l’instant.
Comment explique-t-il sa position ? Quelles sont les actions qui se sont suivies côté ukrainien après la réunion de Paris ? À quels obstacles la réalisation des accords de Minsk se heurte-t-elle ? Pour répondre à ces questions, Oleg Shommer reçoit Pierre Lorrain, écrivain, auteur de L’Ukraine, une histoire entre deux destins, ouvrage paru aux éditions Bartillat.
L'ECHIQUIER MONDIAL. Algérie : vraie transition ou fausses promesses ?