«Finalement, la combinaison de la diplomatie et de la pression devra être utilisée pour assurer une transition politique. La pression militaire, en particulier, pourrait s’avérer nécessaire, vu le refus du président Bachar el-Assad d’entamer des négociations sérieuses», a déclaré John Kerry lors d’une rencontre avec les ministres des Affaires étrangères des pays du Golfe à la base aérienne de Riyad, selon l’AFP.
«Il a perdu toute apparence de légitimité, mais pour nous il n’y a pas d’autres priorités que de combattre Daesh et les autres réseaux terroristes», a-t-il ajouté, en utilisant le terme «Daesh» - un acronyme arabe désignant l’Etat Islamique, cette organisation terroriste qui s’est emparée de larges pans de territoires en Syrie et en Irak.
En décembre dernier, le président el-Assad a déclaré aux journalistes français : «Soyons honnêtes : si le Qatar n’avait pas financé ces terroristes en premier lieu, si la Turquie ne les avait pas soutenu logistiquement, si l’Occident ne les avait pas soutenu politiquement, tout aurait été différent. Si en Syrie il y a eu des erreurs et des problèmes avant la crise, ce qui est normal, cela ne veut pas forcément dire que ces problèmes avaient des causes internes».
Le président syrien a critiqué les actions de la coalition ayant pour cible les combattants en Syrie. Il a qualifié ces raids de «purement cosmétiques» en assurant que «le terrorisme ne peut pas être détruit depuis le ciel». Bachar el-Assad a ajouté que «les déclarations affirmant que les raids aériens nous aident ne sont pas véridiques».
De plus, il a expliqué que la Syrie ne luttait pas seulement contre des «gangs», mais aussi contre les états qui les soutiennent à coup de «milliards de dollars».
En novembre dernier, le ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov a commenté la situation de cette façon : «La Russie condamne l’utilisation des groupes extrémistes en vue d’un changement de régime [en Syrie]».
La coalition menée par les Etats-Unis a débuté ses raids aériens en Syrie en septembre dernier, dans un effort conjoint visant à combattre le groupe djihadiste. Malgré cette campagne de bombardements en Syrie, Washington a refusé de travailler conjointement avec le gouvernement de ce pays, en affirmant qu’il veut voir chassé le président Bachar el-Assad.
La Turquie soutient la position de l’Amérique : en mars, les deux pays ont entamé l’entraînement de rebelles syriens «modérés». Ces insurgés nouvellement formés combattront ensuite l’Etat Islamique.
Un soulèvement civil en Syrie a éclaté au printemps 2011. Il s’est inscrit dans un mouvement de contestation ayant eu lieu dans plusieurs pays qui a pris pour nom le Printemps arabe. Ce soulèvement a suscité à travers le pays de vastes protestations contre le gouvernement de Bachar el-Assad. Le conflit qui s’est transformé en guerre a emporté les vies de plus de 290 000 personnes, selon les estimations de l’Observatoire syrien pour les droits de l’homme publiées en février.
En avril prochain, Moscou accueille une rencontre entre l’opposition syrienne et les représentants du gouvernement.