Le nouveau gouvernement grec ne cautionne pas les sanctions antirusses, a déclaré Alexis Tsipras.
Alexis Tsipras à Moscou, l’Europe s’irrite
Lors d’une conférence de presse conjointe avec Angela Merkel le 31 mars, le président français François Hollande a indiqué que la Grèce «pouvait aller à Moscou sans que cela pose un problème à l'Europe», mais qu’«il n’y a pas d’autre solution pour la Grèce que d’être une partie prenante de l’Union européenne».
«Nous avons aussi visité Moscou et malgré cela, sommes restés membres de l’Union européenne et fidèles à nos idéaux communs», a remarqué la chancelière Angela Merkel à propos de l’Allemagne.
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Mais au sein même des institutions européennes, les réactions se font plus virulentes. Le président du Parlement européen Martin Schultz, par exemple, a demandé à Tsipras «de ne pas mécontenter ses partenaires européens», de crainte que la Grèce puisse négocier avec la Russie une aide financière et un rabais sur le gaz.
«La Grèce exige des signes de solidarité de la part de l'UE, et elle les reçoit. De ce fait, nous sommes également en mesure de lui demander de rester attachée aux politiques communes», a souligné Martin Schultz.
«La Grèce fait partie de l'Union européenne. Et l'Union doit faire preuve de cohérence face à la Russie, en parlant d'une seule voix», a averti Gerda Hasselfeldt, députée du Bundestag.
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Entretemps, le ministre grec des Finances Yanis Varoufakis est en visite aux Etats-Unis. La partie américaine n’a pas ouvertement critiqué la visite d’Alexis Tsipras en Russie. Selon le ministère grec des Finances, «les hauts responsables américains ont souligné que le gouvernement américain voulait jouer un rôle de “courtier honnête” pour atteindre une solution le plus vite possible, en encourageant toutes les parties aux négociations».
Les Etats-Unis veulent conserver l’unité de l’Europe pour maintenir les sanctions contre la Russie qui seront un des sujets les plus importants des négociations entre la Grèce et la Russie.
Moscou a salué la visite de Tsipras, notant qu’il y a beaucoup de sujets à discuter avec la partie grecque. «Au cours des pourparlers russo-grecs au plus haut niveau, il est prévu de négocier un certain nombre de questions de coopération entre les deux pays, y compris dans les domaines économique et commercial ainsi que les investissements et les questions culturelles et humanitaires. En outre, on discutera des problèmes internationaux du moment», note-t-on dans le communiqué du service de presse du Kremlin.
Selon les experts et les médias russes, les questions principales au menu des discussions seront les sanctions européennes, le gaz, l'assistance financière et la participation de la Grèce à la construction du gazoduc «Turkish Stream».
«Plusieurs accords bilatéraux devraient être signés à l'issue des négociations», estime-t-on au Kremlin.
Dans les rues d’Athènes, la pression sur le gouvernement ne diminue pas
700 anarchistes ont défilé en rangs serrés mardi soir à Athènes, exigeant l’abrogation du régime carcéral de haute sécurité conformément aux promesses électorales d’Alexis Tsipras et de son parti de gauche radicale.
Les manifestants ont jeté des cocktails molotov et brûlé des véhicules. Quatre personnes ont été arrêtées, il n’y a pas eu de victimes. Deux voitures ont été brûlées.
Les manifestations antigouvernementales en Grèce n’ont pas faibli depuis la victoire électorale de Syriza en janvier, le gouvernement ayant un certain nombre de promesses électorales à tenir, notamment le refus de la politique d’austérité imposée par l’Union européenne (UE) et la libération de tous les militants emprisonnés sous le gouvernement précédent.