«Le fait que l’EI compte sur une telle tactique démontre qu’il a perdu l’initiative et qu’il recourt à des mesures désespérées», ont annoncé les autorités kurdes.
D’après le Conseil de sécurité de la région, l’analyse d'échantillons au sol et de vêtements faite après une attaque à la voiture piégée par Daesh fin janvier dans le nord de l'Irak a montré "des niveaux de chlore laissant penser que le gaz a été utilisé sous la forme d'une arme".
Alors que les images de l’attaque sont apparues seulement récemment, l’attaque elle-même date du 23 janvier quand des combattants kurdes ont essayé de renforcer leurs positions sur la voie entre Mossoul et la frontière syrienne. Les Kurdes, qui mènent une guerre totale contre Daesh depuis l’année passée, sont aujourd’hui dans une dynamique offensive.
Le chlore, une substance à usage domestique et industriel largement disponible dans le commerce a été notamment utilisé pendant la Première Guerre mondiale et se trouve sur la liste des produits chimiques interdits par la Convention sur l'interdiction des armes chimiques de 1997.
L’Organisation pour l'interdiction des armes chimiques, pourtant, dit qu’elle n’était pas au courant de l’incident avant l’apparition des images sur internet.
«Nous n’avons pas été sollicités par l’Irak pour enquêter sur les allégations d’utilisation des armes chimiques dans le pays et nous ne pouvons pas les vérifier tout de suite», a-t-on déclaré au siège de l’organisation.
L’Organisation pour l'interdiction des armes chimiques a conduit une mission d’enquête en Syrie voisine l’année passée où Daesh représente une force majeure du soulèvement contre le gouvernement de Bachar el-Assad. Ses conclusions indiquent que «le chlore a été utilisé de façon systématique et répétée» dans ce conflit.
Des attaques au chlore par les combattants de Daesh en Irak ont été également signalées par des responsables gouvernementaux en septembre dernier alors que les autorités kurdes indiquent qu’on a vu «des plumes de fumée orange» pendant les combats récents à Tikrit.
En savoir plus : un expert en armes chimiques de l’EI a été tué lors d’un raid aérien
Les Etats-Unis revendiquent l’élimination d’Abou Malik, principal fabricant d’armes chimiques le 24 janvier près de Mossoul. Entretemps, les représentants de l’Organisation pour l'interdiction des armes chimiques ont dit à Reuters que Daesh a essayé de recruter des experts en armes chimiques dans cette ville après l’avoir envahi l’année passée, mais en vain.
Les plans de Daesh d’établir un califat s’étirant à travers le Moyen-Orient semblent échouer, en partie à cause de la résistance bien organisée des Kurdes et de l’armée irakienne et aussi grâce aux raids aériens effectués par les Etats-Unis et de leurs alliés. Le Pentagone dit avoir éliminé 8 000 combattants de Daesh dans quelques 2 800 raids aériens depuis septembre 2014.