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«Discussions constructives» pour les chefs de la diplomatie chinoise et américaine à Bali

Après s'être rencontrés sur l'île indonésienne de Bali, les chefs de la diplomatie chinoise et américaine se sont félicités de «discussions constructives» et d'un «consensus» pour essayer d'apaiser les relations orageuses entre Washington et Pékin.

«Malgré la complexité de nos relations, je peux dire avec une certaine confiance que nos délégations ont trouvé les discussions d'aujourd'hui utiles, franches et constructives», a déclaré ce 9 juillet Antony Blinken après cinq heures d'entretiens avec son homologue chinois, Wang Yi, au lendemain d'une réunion des chefs de la diplomatie du G20 à Bali.

«J'ai fait part des profondes préoccupations des Etats-Unis concernant la rhétorique et les activités de plus en plus provocantes de Pékin à l'égard de Taïwan et de l'importance vitale du maintien de la paix et de la stabilité dans le détroit de Taïwan», a souligné Antony Blinken à l'issue de la rencontre.

Le ministère chinois des Affaires étrangères a lui aussi jugé la rencontre satisfaisante. «Les deux parties, sur la base de la réciprocité et des bénéfices mutuels, ont atteint un consensus pour faire en sorte que le groupe de travail conjoint sino-américain atteigne davantage de résultats», a-t-il indiqué dans son compte rendu.

Alors que les chancelleries occidentales, Etats-Unis en tête, multiplient les efforts censés isoler la Russie sur la scène internationale face à l'opération militaire qu'elle mène depuis fin février en Ukraine, Pékin et Washington ont pris des mesures de précaution pour empêcher que leurs innombrables divergences ne dégénèrent en conflit incontrôlable.

Les Etats-Unis chercheront «à faire tout ce qui est possible pour empêcher toute erreur de calcul qui pourrait conduire par inadvertance à un conflit», a déclaré aux journalistes, avant la rencontre, le plus haut diplomate américain pour l'Asie de l'Est, Daniel Kritenbrink.

«La Chine et les Etats-Unis sont deux grands pays, il est donc nécessaire pour les deux pays de maintenir des échanges normaux», avait de son côté déclaré Wang Yi avant la rencontre.

Des relations qui restent orageuses

Cependant, les tensions demeurent. Antony Blinken a par exemple souligné que la stratégie militaire chinoise concernant Taïwan, territoire insulaire que Pékin considère comme partie intégrante de la Chine, constituait un problème pour Washington.

Outre la question de Taïwan, le président américain Joseph Biden a largement conservé la substance de la ligne dure de son prédécesseur Donald Trump à l'égard de la Chine, ainsi que le relève l'AFP.

Fait notable, au cours de leur rencontre, le secrétaire d'Etat américain aurait demandé au chef de la diplomatie chinoise de prendre ses distances avec Moscou et de condamner «l'agression» russe contre l'Ukraine. «C'est vraiment le moment où nous devons tous nous lever, comme l'ont fait les pays du G20 les uns après les autres, pour condamner l'agression», a-t-il déclaré, ici cité par l'AFP.

La veille, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avait claqué la porte de la réunion avec ses homologues du G20 après avoir essuyé un torrent de critiques concernant l'opération militaire russe en Ukraine.