Le processus de ratification des adhésions de la Suède et de la Finlande a été lancé ce 5 juillet par les 30 pays membres de l'OTAN, les ambassadeurs des pays de l'Alliance ayant paraphé ces protocoles lors d'une cérémonie à Bruxelles.
«A 32, nous serons encore plus fort [...] au moment où nous faisons face à la plus grave crise sécuritaire depuis des décennies», a déclaré le secrétaire général de l'OTAN Jens Stoltenberg, en référence à l'opération militaire russe en Ukraine qui a précipité le processus. «Après des semaines de pourparlers intenses sur des préoccupations de sécurité posées par la Turquie, un terrain d'entente a été trouvé et le sommet de Madrid a invité les deux candidats à rejoindre l'OTAN», a-t-il ajouté.
Opposé depuis la mi-mai à l'entrée de la Suède et de la Finlande dans l'OTAN, le président turc Recep Tayyip Erdogan a fini par lever son veto le 28 juin après avoir obtenu d'importantes contreparties. Les deux pays nordiques se sont engagés à «renforcer leur coopération» en matière de lutte contre le terrorisme avec Ankara et à s'entendre sur des «extraditions» de membres d'organisations kurdes que la Turquie considère comme «terroristes».
Le 30 juin, Recep Tayyip Erdogan avait évoqué une «promesse faite par la Suède» concernant l'extradition de «73 terroristes». «Ils les renverront, ils l'ont promis. Cela figure dans des documents écrits. Ils tiendront leur promesse», avait-il ajouté sans plus de détail. Et ce lundi 4 juillet, veille de la ratification des adhésions, la Turquie ne s'est pas opposée à la finalisation des pourparlers au siège de l'Alliance à Bruxelles.
Moscou n'a aucun problème avec l'adhésion d'Helsinki et Stockholm mais met en garde contre les déploiements militaires
Du côté russe, le président Vladimir Poutine avait réagi sur le sujet dans la foulée de l’annonce du déblocage par Ankara des candidatures de Stockholm et Helsinki, balayant d'un revers de la main tout parallèle avec l'Ukraine. «Quant à la Suède et à la Finlande, nous n'avons pas les mêmes problèmes avec elles que ceux que nous avons, malheureusement, avec l'Ukraine. Nous n'avons pas de problèmes ou de différends territoriaux, et nous n'avons rien qui puisse nous inquiéter du point de vue de l'adhésion de la Finlande et de la Suède à l'OTAN. Si c'est ce qu'elles veulent, qu'elles le fassent», a-t-il commenté lors d'une conférence de presse au Turkménistan.
Toutefois, le chef d'Etat russe a mis en garde contre le déploiement d'infrastructures militaires dans les deux pays nordiques, auquel Moscou se devrait de répondre : «Ils doivent être pleinement conscients du fait qu'ils n'étaient pas menacés auparavant, mais que maintenant, si des contingents et des infrastructures militaires sont déployés là-bas, nous devrons donner une réponse symétrique et créer des menaces similaires pour les territoires à partir desquels elles émanent pour nous.»
«C'est évident. Ne le réalisent-ils pas ? Nous étions en bons termes, mais maintenant il peut y avoir des tensions», a fait remarquer le président russe, martelant que «cela se produira si des menaces sont créées».